Témoignage de Véronique, la Bretèche, fête de st Dominique 2022 Aux jubilaires, Retraite du 1er au 8 août 2022

Mes chères sœurs, Marie Ange, Catherine, Renée, Béatrice, Claudine, Gemma,

Il est heureux d’être ici avec vous, avec les sœurs et les amis d’ici et d’ailleurs qui vous entourent, y compris, n’en doutons pas, celles et ceux qui ont rejoint les saints du ciel et qui vous ont aimées et que vous avez aimés Avec spécialement, en cette chapelle nos sœurs, anciennes petites sœurs op, qui nous ont rejoint il y a juste un an. Bel 1er anniversaire à elles !

Samedi, j’ai eu la joie de vous écouter un peu dire ensemble quelque chose de toutes ces années vécues.

Vous entendre dire ce qui vous a enraciné, y compris dans cette Maison de la Bretèche, pressentir vos multiples déplacements intérieurs, vos joies et vos peines. Combien d’adaptations vous avez vécues, consenties. Mais comme le disait l’une de vous, s’adapter est bien le signe que l’on est vivant ! car seuls les vivants s’adaptent !

Vos vies sont vraies, de chair, peuplées d’amitié, de générosité, de désir ardent de témoigner du Christ doux et humble, de consoler en son nom. Vous êtes les témoins de l’engagement de Dieu en ce temps. De sa propre passion. Témoins aussi que la vulnérabilité, la nôtre, mais aussi celle de nos Provinces et Maisons, peut se conjuguer avec la liberté. Un immense merci de cela.

Vous écoutant, je repensais à ces lignes de l’Épître à Diognète. Vous savez ce vieux texte du IIe siècle, d’un auteur anonyme chrétien adressé à un haut fonctionnaire romain.

Les chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les coutumes. Car ils n’habitent pas de villes qui leur soient propres, ils n’emploient pas quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n’a rien de singulier. (…) ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et le reste de l’existence, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur manière de vivre. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s’acquittent de tous leurs devoirs de citoyens, et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie, et toute patrie leur est une terre étrangère.

Ils sont dans la chair, mais ils ne vivent pas selon la chair. Ils passent leur vie sur la terre, mais ils sont citoyens du ciel. En un mot, ce que l’âme est dans le corps, les chrétiens le sont dans le monde. l’âme est répandue dans les membres du corps comme les chrétiens dans les cités du monde. Le poste que Dieu leur a fixé est si beau qu’il ne leur est pas permis de le déserter. »

Vous n’avez nullement déserté durant ces 25 à 75 ans de vie religieuse, vous n’avez pas retenue votre vie. Et je sais que vous ne le ferez pas davantage demain.

En cette fête de l’ami Dominique, où une fois de plus vous renouveler les promesses de votre baptême et votre engagement avec le Dieu sauveur, que vous souhaiter, avec les sœurs de la Province, de toujours, et de pouvoir dire, chaque jour, comme Paul aux chrétiens de Colosse : le Christ, votre vie (3, 1-5).

Véronique