« Réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse car votre récompense est grande dans les cieux ! ».

Dessin de frère Yves (Pierre Qui Vive)

La fête de la Toussaint que l’Eglise célèbre en ce jour est la fête de tous les saints connus ou inconnus. C’est la fête de tous bien aimés de Dieu, c’est la fête des vivants en Dieu. La question qui pourrait habiter toute personne qui aspire à la sainteté est la suivante : comment faire pour parvenir à la sainteté ? Répondre à une telle question n’est pas chose aisée, certes, mais n’est pas impossible. Car, le Christ nous donne les moyens nécessaires pour répondre à cette question. Mais la réponse nous engage, elle nous met en route à la suite du Christ. Le Christ ne cesse de nous inviter à la sainteté à l’image de son Père. « Soyez saints comme votre Père Céleste est Saint ».

Qui peut être saint ? Il importe de comprendre que la sainteté n’est pas réservée à des élites. Elle est proposée à tous, à « une foule immense, que nul ne peut dénombrer, une foule de toutes nations, tribus, peuples et langues ». Cela veut dire que nous sommes tous appelés à la sainteté comme le pape François le souligne dans l’exhortation apostolique Gaudete Et Exsultate. «  Nous sommes tous appelés à être saints en vivant avec amour et en offrant un témoignage personnel dans nos occupations quotidiennes, là où chacun se trouve ». C’est pour cela que Jésus s’adresse à la foule et à nous aussi à travers les béatitudes. (Mt 5, 1-12a)

Placées en tête du Sermon sur la montagne, les béatitudes se présentent comme un condensé des thèmes importants de l’Evangile. Chacun est invité à découvrir la nouveauté provocante de la Bonne Nouvelle, à la suite d’une multitude de saints. Les béatitudes qu’évoque Jésus expriment des exigences à observer par chaque personne humaine pour vivre de la vie de Dieu et proposent des attitudes et des comportements que chacun est invité à développer.

« Heureux les pauvres de cœur ; heureux ceux qui pleurent ; heureux les doux ; Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice ; heureux les miséricordieux ; heureux les cœurs purs ; heureux les artisans de paix ; heureux ceux qui sont persécutés pour la justice ; heureux êtes-vous si l’on vous insulte ».

Nous sommes invités à faire une lecture attentive des béatitudes afin d’y tirer profit par l’application de ce que dit Jésus. L’application des béatitudes n’est pas une évidence en soi. Les béatitudes constituent un programme de vie. Ce programme ne s’impose pas comme une loi extérieure mais on entre de façon progressive dans ce programme.  La réalisation de ce programme est l’œuvre de toute vie avec Dieu. Les béatitudes tracent un chemin d’espérance et donc de bonheur pour l’humanité.

Une chose est sûre, au creux de nos pauvretés, comme au cœur de nos combats pour la justice et la paix, Jésus est là. Chacune des situations évoquées par les béatitudes, Jésus les a vécues. Il a fait l’expérience de tout cela. Il parle aussi de lui quand il évoque les doux, les humbles, les affamés de justice.

En définitive, les béatitudes proclamées à chaque fête de la Toussaint ne sont pas facile à vivre. Nous ne pouvons pas les vivre sans la force de l’Esprit Saint qui nous envahit avec sa puissance et nous libère de l’égoïsme et de l’orgueil.

Que les saints et les saintes que nous fêtons aujourd’hui nous y aident.

Soeur Pacaline Bilgo