Dans nos vies, la plupart des choses qui nous réalisons ont un caractère banal. Nous l’avons assez entendu depuis quelques temps. Les trois mots « métro- bouleau  dodo », nous font penser à la routine qui s’installe dans nos vies.

L’évènement que la liturgie nous offre ce dimanche, m’a fait méditer sur ce que signifie « l’ordinaire » dans notre vie de foi ;  car, d’un temps fort liturgique à l’autre, par le travail de la grâce en chacun, ne vivons-nous pas l’extraordinaire  au quotidien ?

Nous disons qu’avec le Baptême de Jésus nous passons du temps de Noël au temps ordinaire.  Et pourtant,  c’est le Baptême de Jésus qui dévoile l’extraordinaire du dessin de Dieu pour l’humanité : « Le Salut pour tous ». C’est le commencement de la mission de prédication de Jésus. Cette prédication qui l’amènera jusqu’à la Croix et la Résurrection : le baptême par son sang. Cet extraordinaire, comme un filon précieux, traverse toute notre vie humaine.

Selon la péricope que nous offre l’évangéliste Marc, Jean le Baptiste annonce que «  celui qui vient   derrière lui est plus grand que lui… ». Quelqu’un qui aurait le pouvoir de  baptiser  dans l’Esprit Saint,

Que Jean ne connaît pas (Jn 1,32-34)  mais qu’il  annonce comme quelqu’un « d’extraordinaire ».

Peu après, selon le texte, Jésus arrive au Jourdain. Aux yeux de tous, dans la file, c’était quelqu’un d’ordinaire qui faisait la queue comme tous les autres pour recevoir le baptême de Jean. Mais il arrive quelque chose d’extraordinaire quand Jésus remonte de l’eau. L’Evangéliste emploie le « « IL » vit les cieux se déchirer… Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi je trouve la joie »

Le « IL » c’est qui ? Jean le Baptiste, Jésus, moi…Le plus important n’est  pas de savoir qui est le « IL » mais que c’est Dieu lui-même qui témoigne que celui qui vient de recevoir le baptême de l’eau est bien son « élu », son bien-aimé ».

Cette manifestation « théophanie », racontée par l’Evangéliste Marc, peut nous aider à comprendre le sens extraordinaire de notre baptême.  Je ne crois pas avoir eu des manifestations ou des voix qui attestent  quoi que ce soit. Mais, comme Jésus,  au moment de notre baptême, chacun et chacune de nous, devient  le Fils bien-aimé de Dieu et en qu’Il trouve toute sa joie.

Le Baptême, ne peut pas rester un acte individuel et fermé. Il nous envoie, à travers l’ordinaire de notre vie de tous les jours,  renouveler dans nos actions quotidiennes, le geste extraordinaire de Jésus, qui lave les pieds de ses disciples, le soir de la dernière Cène.

Se mettre au service des autres, chacun selon ses capacités et ses dons, devient l’acte extraordinaire, qui révèle notre ajustement à celui qui est venu partager notre humanité.

Faisons,  de chaque moment de notre vie, un passage de l’ordinaire à l’extraordinaire, source de joie et de goût de vivre. Et  particulièrement, en  ce temps que nous vivons,  notre société a tellement besoin  du signe de l’amour du Christ pour elle, par notre fraternité. Lui qui introduit « l’extraordinaire » dans l’ordinaire ou plutôt dans le « compliqué » actuel de notre monde.

 

Sr Amanda Mancipe