Le premier dimanche de ce temps de l’Avent nous invitait à la vigilance : car Dieu se présente souvent très discrètement. Nous risquons même de ne pas nous en rendre compte, pris dans la vie quotidienne faite de soucis, de plaisirs et de difficultés. Dimanche dernier, nous disions au Seigneur : « Fais-nous revenir à toi, Seigneur, et nous serons sauvés. » Mais Jésus insiste : « Je le dis à tous : ‘Veillez !’ »
Après cet appel à la vigilance, aujourd’hui, à travers les textes de cette liturgie du 2ème dimanche d’Avent, c’est un appel à agir :
– un appel à construire la paix,
– un appel à travailler à la réconciliation
– un appel à accueillir Jésus.
Le prophète Isaïe nous présente Dieu comme un berger qui fait paître son troupeau, soucieux des brebis les plus fragiles. Il «porte les agneaux sur son cœur, et conduit les brebis-mères au repos !» Dieu demande à Isaïe de consoler son peuple : pour mieux se préparer à accueillir le Seigneur.
Le Psalmiste souligne cette démarche et annonce que le respect entre les hommes est fondamental : «Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent !» Voilà la meilleure préparation que les hommes sont appelés à mettre en œuvre pour accueillir le Seigneur ! Car, c’est bien du Seigneur Jésus, Fils de Dieu qu’il s’agit, comme St Marc vient nous le rappeler dès la première ligne de son Évangile : « Commencement de l’Évangile de Jésus Christ, Fils de Dieu.».
St Pierre, dans sa 2ème lettre, souligne aussi cet aspect du Christ ressuscité : Jésus Christ ressuscité est Dieu : et, Dieu est Dieu ! «Pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un seul jour» ! Quand il viendra, il viendra comme Dieu : «Nous connaîtrons un ciel nouveau et une terre nouvelle où résidera la justice». On peut compter sur lui, prenons patience. D’où, nouvel appel à vivre avec dignité et à construire la paix. «Pour moi, dira Paul, vivre, c’est le Christ». Ainsi, l’Avent nous annonce ce Jésus comme l’image parfaite du Père : c’est bien la Bonne Nouvelle annoncée par le prophète Isaïe. …
En ce dimanche nous entendons les premiers mots de l’Évangile de St Marc, le tout début de cette bonne nouvelle : « commencement de l’Évangile ». La Bonne Nouvelle n’est pas terminée; il nous appartient d’en écrire la suite : notre manière de vivre, la foi des chrétiens, la proclamation de l’Évangile, font partie de cette bonne nouvelle dont la vie de Jésus en Palestine a été le commencement. Comment continuer ? Comment écrire les pages suivantes ?
– En permettant au Christ vivant d’entrer dans nos vies de chaque jour,
– En écoutant les messagers qui nous y invitent comme Jean-Baptiste, lui qui n’aplanit pas le chemin, ne comble pas les ravins, 
– En nous laissant convertir et transformer par l’Esprit Saint qui nous habite tous. L’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu était là pour créer le monde. L’Esprit Saint était là pour donner naissance à Jésus en Marie. L’Esprit Saint est là pour féconder son Église. L’Esprit Saint est toujours là pour faire de nous des témoins de l’amour de Dieu, et écrire ainsi les pages suivantes d’une bonne nouvelle que les hommes attendent toujours, et peut-être aujourd’hui plus que jamais. Et c’est Jésus qui nous apporte ce baptême dans l’Esprit Saint qui nous transforme grâce à la prière, grâce aux sacrements, grâce aussi à notre désir de devenir meilleur, pour mieux servir le Seigneur et nos frères.
À chacun de nous de voir quelles pages nous voulons écrire à la suite de ce commencement et comment nous voulons les écrire. Avoir ce désir, c’est déjà se ressourcer dans la joie spécifique de l’Avent, signalée par le prophète Baruch : «Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère revêts la parure de la gloire de ton Dieu !»
Sr Catherine Aubry
2ème Dimanche de l’Avent Année B : 10 décembre 2023
Is 40, 1-5.9-11Ps 84 (85) 2 P 3, 8-14 Mc 1, 1-8