Dans l’Evangile de ce dimanche, nous sommes en présence des Pharisiens. Ceux-ci supportent les Romains comme un mal inévitable et en présence des Hérodiens. Ces derniers, tiennent à la restauration du pouvoir d’Hérode sur toute la Palestine.

Ici, l’objectif est de piéger Jésus mais auparavant ils font ressortir ses qualités : « Tu es franc, tu enseignes les chemins de Dieu en toute vérité sans te laisser influencer car tu ne tiens pas compte de la condition des gens ».

Et la question est posée : « Est-il permis de payer le tribut à César ? »

La réponse souhaitée est oui ou non. C’est un peu court comme réponse me direz-vous, aussi Jésus fait apporter la monnaie qui sert à payer le tribut.

A l’époque, la pièce de monnaie porte une représentation du buste de l’empereur, couronné comme un dieu avec cette inscription « Tibère César, fils de divin Auguste ». Les prétentions divines étaient nettes. Cependant, l’Ancien Testament interdit les images humaines en raison de ce risque de déification. Ainsi pour respecter cette sensibilité religieuse, les gouverneurs romains ne frappaient, sur le territoire juif, que des monnaies sans image. Ici, cette monnaie semble sortir de la poche des Pharisiens…Dans l’Ancien Testament, le livre de la Genèse met en garde contre les idoles. On n’adore que Dieu seul.

A la réponse souhaitée oui ou non, Jésus pose cette question : « Cette effigie et cette inscription, de qui sont-elles ? » La réponse sera donnée par ses interlocuteurs eux–mêmes : « la monnaie porte l’effigie de César ». Donc « rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».

Cet impôt pour l’empire romain, était le même pour les Juifs. Il était considéré comme le signe infamant de la sujétion du peuple à Rome.

Jésus fait une séparation entre le pouvoir de l’empereur et la vie en Dieu dont il vient accomplir la loi. Il n’abolit pas la loi mais l’accomplit par lui-même. D’où cet agacement des Pharisiens car il accomplit l’Ecriture. Ce Messie tant attendu dont le prophète Isaïe mentionne dans divers passage de son livre, ira jusqu’au bout. A travers lui, il révèle son Père : « Qui m’a vu, a vu le Père » (St Jean).

Ce texte d’Evangile comporte la séparation des pouvoirs – l’empereur et Dieu ; le temporel et le spirituel – On pourrait dire aujourd’hui : l’Etat et les religions ; séparation des pouvoirs et respect mutuel des pouvoirs dans l’intérêt du bien commun.

Pour les Pharisiens qui subissent l’occupation romaine, leur souci premier est les droits de Dieu.

Aujourd’hui, le chrétien est attendu dans le quotidien de ses journées. En allant chaque jour puiser à la source, sa vie va refléter son intérieur. Il posera question à son entourage. Peut-être …

Être chrétien, c’est oser dire, oser être, oser témoigner, contre vents et marées, habité par l’Esprit qui nous anime, sans s’imposer.

Sœur Corine op