Ce dimanche l’évangile nous fait prendre avec Jésus « le chemin de Jérusalem » en assumant fermement tous les défis. Dans cette deuxième partie de l’Évangile de Luc, nous rencontrons la compilation de paroles que Jésus a prononcées dans diverses circonstances : se sentir exclu en n’étant pas reçu en Samarie, condamner les attitudes violentes et clarifier les conséquences de répondre à son appel.

Au début, la tentation de recourir à la violence est présente même dans le petit cercle des apôtres. Nous sommes des êtres mélangés, tentés aussi par les circonstances d’utiliser la violence comme réponse à l’agression : « si je pouvais faire descendre le feu du ciel, comme au temps d’Elie, pour brûler tous ceux qui font le mal, qui manipulent les peuples, qui soutiennent pauvreté, ainsi qu’une guerre sans fin, qui favorisent la destruction de l’humanité en semant la douleur. » Jésus est ferme et nous réprimande face à la violence et nous invite à être moins impulsifs. Il existe d’autres voies pour réaliser notre rêve commun, qui n’est autre que de vivre en fraternité avec un sens responsable.

Aujourd’hui, en route vers Jérusalem, comme tous ceux qui aspirent à être ses disciples, nous sommes confrontés à une triade d’exigences à suivre, si nous les regardons de manière simple et sincère nous pouvons dire que : nous mettons des conditions à notre suivi et pratique de notre foi, mais seulement si cela nous convient. Il est difficile de s’engager complètement, c’est pourquoi nous considérons qu’en tant que chrétiens, cette suite de Jésus nous montre de grands défis qui sont entravés, souvent limités par notre réalité intrinsèque d’êtres humains, mais qui atteignent leur apogée lorsque notre relation profonde avec Dieu nous conduit en face à face à tout, manifestant le but ultime et profond de notre existence.

Combien il est intéressant de découvrir en nous au-delà de nos « convictions » ce qui se cache dans nos réactions habituelles, qui passent par l’usage de notre liberté et qui doit être médiatisé par le discernement dans chaque situation car c’est de l’effet commun d’une libre volonté que la grâce devient effective, Dieu se donne à nous à 100% et nous nous donnons à 100% rendant effective une décision dans la liberté qui nous humanise et nous transforme, à cause de la relation avec un Dieu d’amour qui donne sens et plénitude à notre existence.

Jésus est exigeant avec ses disciples et il y a beaucoup d’enjeux, mais pour lui c’est clair, c’est en se donnant que notre engagement devient réel et efficace, c’est dans le don que nous pouvons humaniser le monde, réduire la froideur, l’égoïsme et la violence. Peut-être devrions-nous demander la capacité de donner, le don est la seule chose qui nous reste et qui demeure car ce que nous donnons, personne ne peut nous le reprendre, car cela ne nous appartient plus, et « se donner » comme expression même de l’Amour.

Générer d’autres attitudes, embrasser l’Esperance du réussir en tant que disciples, regarder vers l’avenir, entreprendre des défis avec courage, discernement, patience et liberté. Il y aura toujours quelque chose de plus à affronter et à transformer, alors sûrement nous n’aurons pas le temps de regarder en arrière pour réaliser ce vivre ensemble du Royaume de Dieu tant attendu.

Sr Ruth Esperanza Torres