Cet évangile, dans ma jeunesse m’est toujours apparu comme un conte magnifique : une étoile mystérieuse, l’orient, des « rois » mages, un bébé et le méchant loup : Hérode. Aujourd’hui, même si cette approche s’est quelque peu modifiée, ce texte reste pour moi l’un des plus beaux de l’Evangile car, malgré l’attitude d’Hérode, il est « imprégné » de lumière.

Au cœur de ce récit, l’étoile. Elle est apparue en Orient, et donc du côté  du soleil levant. Les mages, venus aussi de l’Orient, attendent « quelque chose, quelqu’un … qui… ? Le savent-ils eux même ?», ils sont ouverts à l’inattendu. A l’apparition de l’astre,  Ils ne se posent pas 36 questions sur lui, ils se mettent en route et sont alors habités par une soif de voir le roi des Juifs qui vient de naître ; plus ils avancent, plus ils sont motivés par ce désir C’est la confiance qui les met en route, et qui les aide à poursuivre un chemin qui ne fut, sûrement pas sans difficultés.

Quelle différence entre leur attitude et celle d’Hérode : ce dernier, entendant parler de l’apparition de l’étoile est, certes, bouleversé, mais le centre de cette émotion, c’est lui- même ; alors il se pose des questions, il cherche à connaitre l’avenir. Il programme, il veut tout savoir sur l’enfant à tel point qu’il en perd une certaine maîtrise de lui-même (quel danger représente un bébé ?) Finalement, c’est la peur qui le met en route. C’est elle qui guide son comportement.

Au passage je note que le rôle d’Hérode, ici, n’est pas seulement négatif : il permet aux mages de connaître la direction de Bethléem : j’y vois là Dieu qui se sert de tout homme pour accomplir son dessein.

Et pour nous, aujourd’hui, l’étoile des mages a-t-elle encore un sens ?

Les mages sont habités d’un désir : ils veulent voir le Christ et se prosterner devant lui. L’étoile se donne à voir, joie des mages, lorsqu’elle réapparait.  Elle s’arrête…ils se réjouissent, ils entrent et ils virent le roi des Juifs, un petit enfant fragile couché dans une crèche…L’étoile  est en fait « quelqu’un ». C’est « la bonté de Dieu devenu palpable, parce qu’incarnée dans l’histoire ». Les mages se prosternent et adorent Dieu dans son humanité.

Aujourd’hui, l’étoile est toujours là, c’est Jésus, Lumière du monde, Il nous appelle à le suivre, d’une manière bien concrète, en lui faisant confiance et aimant le prochain Ainsi à notre tour nous devenons étoiles les uns pour les autres. Et souvenons-nous : « Il! y a toujours une étoile, le ciel n’est jamais totalement obscur ! Cherchez et vous trouverez (Luc 11,9) : à qui demande l’étoile, Dieu ne donnera pas la nuit» (Cardinal Renard).

Sr Marie-Jo Bono