1+1+1 = 1
Désolée, mais Dieu a horreur du calcul, ou plutôt de nos calculs. Ceci est une vraie difficulté pour nous qui vivons dans une époque régie par la logique, où l’on calcule tout : notre manière de gérer notre temps, aussi précieux que l’or, la révolution numérique…Tout se compte. Or le mystère de la Trinité n’est pas un problème mathématique dont il faudrait trouver la solution avec un code secret à décrypter.
Dieu n’est pas calcul. Dieu est amour. Il donne sans compte, sans calculer. Car que serait un amour calculateur ? Dieu n’est pas une énigme à résoudre ou un secret réservé à certains initiés. On ne fait pas le tour de la question, mais on y entre, ou pas, Dieu est avec ou sans nous.
Il nous faut entrer dans une autre démarche qui est celle de l’humilité qui passe par une conversion de notre intelligence si sûre d’elle-même parfois.
La Trinité n’est pas repliée sur elle-même, elle s’ouvre, elle se donne en nous sauvant par les sacrements. En cette fête de la Trinité entrons donc dans la logique de l’amour où nous pouvons fêter Dieu non d’abord pour ce qu’il nous donne comme dans toutes les fêtes de notre salut mais parce qu’Il est lui-même.
On ne nait pas chrétien, on le devient par le baptême, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Le baptême fait de nous des enfants de Dieu participant à la vie trinitaire qui est amour, connaissance, don mutuel au sein de la Trinité.
Saint Jean Paul II disait en 1980 lors de son premier voyage en France « baptiser au nom du Père du Fils et de L’Esprit veut dire plonger l’homme dans cette réalité même que nous exprimons par le nom du Père, du Fils et de L’Esprit », cette réalité même c’est la Trinité.
Nous sommes bien petits et pauvres devant les profondeurs d’un tel mystère.
Notre frère Timothy Radcliffe écrivait dans un de ses ouvrages : « Nous sommes saisis dans l’amour du Père, pour le Fils et du Fils pour le Père, un amour qui est le Saint Esprit »
Dieu nous propose, nous donne par le Baptême de le connaitre de l’intérieur. Cette grâce est indélébile. Dieu ne se reprendra pas. Il aura besoin de nous, de toute notre vie pour se développer comme un germe dont nous devons prendre soin.
En prendre soin veut dire vivre consciemment et volontairement dans cette communion trinitaire qui est en nous, dont le Seigneur a voulu faire sa demeure.
Sr. Claudine PERQUIN