Les lectures de ce 3ème dimanche de Carême nous montrent que notre Dieu est patient, lent à la colère et plein d’amour.

Dans la première lecture, le livre de l’Exode nous présente Dieu le libérateur qui a vu la misère de son peuple en esclavage en Egypte . En Exode, Dieu appelle Moïse à être l’instrument de la libération de son peuple : « Tu feras sortir d’Egypte mon peuple, les fils d’Israël. » Dieu est celui qui, non seulement nous a créés, mais nous a rendus libres. Alors il appelle Moïse pour libérer son peuple. Dieu n’est pas indifférent à tout ce que nous vivons. Il voit toute la misère de notre monde d’aujourd’hui, il entend les cris de détresse et de toutes les souffrances du peuple Ukrainien qui vit sous les bombardements de la Russie ,mais aussi de nombreux pays qui vivent dans l’insécurité ou sous la terreur. Dieu n’est pas à l’origine des malheurs qui s’abattent sur les hommes et sur le monde,car il est infiniment Amour et non un sans coeur. A la demande de Moise,Dieu répond : « Je suis celui qui suis ». Il est l’Eternel Présent et agissant. Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob est avec nous et pour toujours. Il est celui qui est, qui était et qui vient. L’amour de Dieu est fort pour qui lui fait confiance dans la foi. Cependant, l’apôtre saint Paul dans sa première lettre aux Corinthiens nous exhorte de «  cesser de récriminer comme l’ont fait certains » .  Prenons donc en compte cette rencontre de Dieu avec Moïse au buisson ardent et faisons-en une relecture afin de mieux comprendre la magnifique histoire de la relation de Dieu avec les hommes.

Dans l’Evangile, saint Luc, nous révèle  l’image de Dieu. Il nous redit que Dieu est tendresse et patient envers ses enfants que nous sommes : « Laisse-le encore une année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. » (Luc 13. 9). Dieu nous laisse le temps de nous convertir. Aujourd’hui Jésus nous met en garde : « Si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même ». Ce n’est pas le péché qui entraîne la condamnation du pécheur mais son refus de se convertir qui le conduira à sa propre perte. A l’instar du peuple d’Israël au désert Dieu nous laisse libre de choisir de lui faire confiance. Faire confiance en Dieu c’est croire en sa miséricorde et à sa bienveillance indéfectible. L’expérience de Moise à l’Horeb nous le démontre clairement. En effet, au moment de la sortie d’Egypte ,Moïse a vu la puissance de Dieu agir. Certes Dieu est puissant, mais il fait preuve de patience, de bonté, il défend les opprimés; c’est ce que nous dit le refrain du psaume 102 “ Le Seigneur est tendresse et pitié”. Tout comme Dieu prend soin de chacun et de chacune de nous, il nous invite à notre tour à nous engager au service de nos frères et soeurs les plus faibles et de ceux et celles qui sont souffrants . Dieu veut le salut de tous les hommes ; mais il ne veut pas les sauver sans la libre collaboration de l’homme. Il nous appelle donc à collaborer avec lui et à travailler ensemble main dans la main à la construction d’un monde plus solidaire, humaine et plus indulgent. Qu’à l’image du Père que nous donne à voir Jésus dans sa propre vie, nous sachions en ce temps de Carême nous tourner vers le Dieu de vie dans la prière véritable, le partage avec nos frères et sœurs qui sont dans le besoin, et la pénitence.

  Sœur Patricia YAMEOGO