Nous célébrons  aujourd’hui le 34ème dimanche du temps Ordinaire, le dernier dimanche de l’année liturgique. Nous célébrons le Roi de tout l’univers, et non un roi particulier. Nous célébrons le Roi de qui dépendent tous les autres rois de la terre, des rois limités dans le temps et dans l’espace.

Mais, depuis quand célébrons-nous cette fête ?

Cette célébration  à été instituée le 11 décembre 1925 par le Pape Pie XI (Encyclique « Quas Primas »), en vue de ramener et consolider la paix, par le Règne du Christ, dans une société alors en mal d’être.

A vrai dire, la royauté du Christ apparait clairement dans l’interrogatoire que Pilate a fait à Jésus, auquel il répond sans aucune ambigüité : « Je ne suis pas le roi de ce monde. Ma royauté ne vient pas d’ici : si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux juifs ».

Oui, la royauté du Christ est complètement différente  à celle de notre monde, où elle rime avec  luxe et richesse matérielles, gloire et honneur, force et puissance. Jésus est roi, mais roi à la manière de Dieu, c’est-à-dire : un roi humble, serviteur, ami de la vérité et de l’amour. En somme, l’amour et l’humilité sont ses armes de prédilection.

Prenant les lectures d’aujourd’hui, cette fête  nous suggère plusieurs pistes pour notre chemin dans la vie quotidienne :

Le prophète Ezéquiel nous  rappelle que le Seigneur veille. Nos vies sont précieuses à ses yeux, il prend soin de son troupeau et vient au secours des plus faibles comme un berger veille sur ses brebis quand elles sont dispersés, ainsi, je veillerai  sur mes brebis. Pour décrire l’action de Dieu dans nos vies, Ezéquiel utilise l’image du berger, figure quotidienne et banale de la vie de l’époque. Il montre comment Dieu se comporte avec chacun, connaissant les spécificités des différentes brebis, il est attentif à leurs besoins. Le berger est  proche, doux, compréhensif,  capable d’interpréter les situations de chacune de ses brebis, apte à être un soutien qui aide chacune à se relever, à revenir  avec les autres, et à profiter pleinement de la vie. Ezéquiel nous donne à comprendre que Dieu n’est pas une entité extérieure à la vie de tous les jours et que par toute action, tout geste, nous avons le grand défi d’être de vrais témoins de sa présence  dans nos vies.

Saint Paul sait que la mort n’aura pas le dernier n’aura pas le dernier mot. Par sa résurrection, le Christ règne désormais sur la Création. En lui, toutes les puissances du mal seront détruites et Dieu sera « tout en tous ».  Dans la lettre adressée aux Corinthiens, Paul leur répond sur ce qui concerne les derniers jours et la résurrection des morts. A ceux qui doutent encore de celle-ci, il donne l’exemple de la Résurrection de Jésus. Alors qu’Adam avait conduit l’humanité à sa perte, Jésus la conduit à la vie. Il marche en tète de la procession des hommes montant vers Dieu, en introduisant dans le Royaume du Père ceux qui  l’auront suivi. Alors apparaitra  son vrai pouvoir. Dans un monde arraché à la mort, Dieu sera tout en tous. L’exposé de Saint Paul sur la résurrection de Jésus et de son peuple était annoncé dans le Psaume 22 proposé ce dimanche : «  si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ».

L’Evangile révèle de quelle manière le Règne de Dieu transforme déjà notre monde. Le Royaume avance lorsque les besoins de nos frères produisent de gestes de solidarité. Oui, pour nous actuellement  dans les circonstances que nous nous vivons, honorer le Christ-Roi de l’Univers, c’est savoir écouter sa voix, c’est agir avec lui contre toutes formes d’exclusions, c’est vivre en tout moment en attitude de solidarité et en dynamique d’attention aux besoins des autres. En tant que chrétiens, nous sommes appelés à vivre suivant l’exemple de Jésus, dont la vie n’a été  rien d’autre que service dans l’humilité et la simplicité, jusqu’au don total de son existence.

Suivant son exemple, nous nous engageons dans la construction du Royaume de Dieu, à travers de gestes concrets d’accueil : tel un sourire, un regard respectueux et aimant et aussi avec des gestes de réconciliation et de paix. Nous serons jugés sur l’amour que nous aurons témoigné à nos frères : «  Au soir de votre vie, vous serez examinés sur l’amour » disait Saint Jean de la Croix.

Prions le Christ Roi, lui qui est le Chemin, la Vérité et la vie, de toucher nos cœurs, de    nous convertir, afin que nous puissions, en tant qu’héritiers de son Royaume, travailler à le construire et à le consolider chaque jour dans l’amour, le service et le don de soi, dans l’humilité. Amen 

Soeur Maria Fabiola Velasquez

Sr Maria Fabiola Velasquez