Avec ce texte de Jean, nous poursuivons, durant ce temps pascal, la lecture de son évangile. Placé dans son contexte, ce passage fait partie du grand discours d’adieux de Jésus. Le début de ce texte, v.14, est une réponse à une question de Judas, v.12 ; réponse, comme souvent avec Jésus, beaucoup plus dense et large que sa question.
Le Christ va être séparé, physiquement, de ses disciples; il les invite alors à une relation toute spéciale avec lui, comme si il voulait renforcer cette relation avant son départ. L’aimer en vivant sa Parole : cette Parole est vie car elle engendre la vie selon la volonté de Dieu. Cela m’interpelle : Dieu m’appelle, qu’en est-il de ma réponse ? Aimer et garder sa Parole (pour la vivre)… n’est-ce pas là : contemplation et mission ?
Pour vivre cela : promesse de l’Esprit Saint. En ce moment difficile qui précède sa Passion, Jésus rassure ses apôtres : et à travers eux fortifie l’Eglise naissante et nous aujourd’hui : « Mais L’Esprit Saint vous enseignera tout et vous rappellera tout. » Ici rappeler, c’est faire mémoire, faire du passé une actualité toujours présente. Le Paraclet rend pour nous présentes les paroles de Jésus, l’Envoyé du Père. Il nous permet de mieux le connaître pour avancer à sa suite.
Dans ce texte, l’action du Père du Fils et du St Esprit, cette Parole qui circule de l’un à l’autre, me fait entrevoir la Sainte Trinité.
Cet évangile se termine par le don de la paix que Jésus fait à ses apôtres, ils en ont besoin en ce temps de passion, cependant sa paix va bien au-delà de ce qu’ils peuvent imaginer : il ne s’agit pas d’une paix, qui épargnerait au croyant toute épreuve, mais de « la paix » qui conduit le croyant à mettre toute sa confiance en Christ ; qu’elle que soit l’épreuve qu’il vit. Au sens biblique de ce mot, c’est la paix messianique Pour moi cette paix donnée par le Christ au moment de son départ vers le Père, c’est « la Paix pascale », celle du Christ vainqueur de la souffrance et de la mort, à laquelle nous participerons dans l’éternité. Et c’est cette paix, son attente vécue dans l’espérance qui nous aide à vivre le moment présent. Paix dont le fruit est la joie, la confiance de celui qui sait que rien ne rien le séparera de l’amour de celui qui l’a aimé et choisi.
Cette paix nous concerne, le Christ l’a donnée à ses apôtres, juste avant la grande épreuve – mort et séparation – qu’ils vont vivre.
Seigneur, à nous aussi, dès aujourd’hui, donne-nous ta paix, qu’elle nous fasse vivre la joie profonde de celui qui ne compte que sur toi dans un monde si difficile parfois.
Sr Marie-Jo Bono