L’évangile selon saint Jean nous donne de méditer la résurrection de Lazare. Une résurrection qui préfigure celle du Christ et la nôtre. Au-delà de ce message, de ce miracle et de ce mystère, les différents personnages retiennent mon attention.

 Les deux sœurs : Marthe et Marie ont offert plusieurs fois l’hospitalité à Jésus et à ses disciples.Préoccupées à accompagner leur frère en fin de vie, elles n’ont pas pu se libérer pour aller informer Jésus de l’état de son ami Lazare. Elles envoyèrent donc des messagers.

Leur situation est monnaie courante. De nombreuses familles assistent de manière impuissante à la fin de vie d’un proche, malgré les soins et en dépit des progrès de la médecine.

Les messagers : Qui sont-ils ? Le texte ne nous le dit pas. En revanche, ces messagers semblent avoir livré textuellement le message des deux sœurs : « Seigneur, celui que tu aimes est malade ».

Par cette précision et en mettant en avant l’affection de Jésus pour Lazare, Marthe et Marie s’attendaient probablement à une réactivité de sa part. Elles pensaient le voir en hâte dans la famille pour guérir leur frère, peut-être au nom de leur amitié, mais Jésus, ne se laisse pas influencer. Au contraire, il prend son temps et restera encore deux jours là où il se trouve. A l’annonce de la nouvelle, Jésus est confiant et affirme même : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle, le Fils de Dieu soit glorifié ».

Dimanche dernier, il disait pour le cas de l’aveugle de naissance que c’est pour que l’action de Dieu soit manifestée en lui. Ces paroles de Jésus nous montrent que toute notre vie est une manifestation de la gloire de Dieu quel que soit ce que nous traversons.

Les apôtres quant à eux, réfutent l’idée du retour de Jésus en Judée par peur des juifs, mais celui-ci ne craint rien.

La foule est constituée d’un ensemble de personnes. Dans cette foule, il peut y avoir celles qui sont là vraiment par compassion et celles dont la présence est une simple curiosité pour voir ce qui va se passer.

Jésus manifeste sa tendresse à ces deux sœurs. Face aux larmes de Marie et la compassion de la foule, il est saisi d’une émotion profonde si bien qu’il pleura. La douleur et la souffrance vécue par Marthe et Marie transpercent le cœur du Maître.

Par cette émotion et ces larmes, Jésus nous montrent à quel point, il est touché par tout ce que nous vivons ou traversons dans nos vies. Le Seigneur est sensible et proche de nous quelque soient nos épreuves. Dans la détresse ou l’angoisse, il est avec nous. Nous sommes invitées à nous tourner vers lui et à l’appeler au secours dans les nuits les plus obscurs de nos vies. Ayons foi en lui ! Il agit toujours. Cependant, il nous faut avoir la patience et la foi. Mais, comment être patient devant la souffrance, face à la maladie, à la douleur, devant l’épreuve de la mort ?

Pourtant, c’est là que se trouve la grâce de Dieu. Dieu manifeste sa gloire dans ses moments difficiles endigués de douleur et de souffrance. C’est par notre Patience que se révèlera la gloire de Dieu.

En effet, Jésus après ces instants d’émotions, se rend au tombeau de son ami Lazare. Il s’adresse à Dieu son Père avec confiance : « Lazare, viens dehors !». L’incroyable s’est produit et l’impossible est devenue une réalité. Lazare est sorti de son tombeau !

Cette Résurrection est par excellence le signe qui nous introduit à Pâques. En tirant son ami Lazare de la mort, Jésus sait qu’il signe la décision de sa mise à mort par les juifs. En réalité, il a pris le risque de retourner en Judée où sa vie est menacée, par amour pour son ami Lazare.

Nous sommes nous aussi, des « Lazare » pour Jésus, car il a accepté de mourir pour notre salut. Cette action de Jésus, nous appelle à l’Espérance de la victoire sur nos souffrances et à la foi en notre propre Résurrection.

Puisse Jésus le Maître de la Vie, nous aider à garder vive cette flamme de l’Espérance dans nos vies de tous les jours !

Sr Catherine ZONGO