« En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux prêtres et aux pharisiens et il leur dit en parabole : le Royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils… »

Que ce soit un roi ou un frère de famille de condition modeste, prépare le mariage de son fils requiert nombres occupations : choix des invités, invitations à envoyer et tout cela, nous l’imaginons dans un climat de joie ! il faut que la fête soit belle !

Mais  subitement le tableau change : les personnes invitées ne tiennent pas compte de l’appel, les unes et les autres vont se désister…invoquant comme nous le dirions aujourd’hui, une activité pressante, une opération bancaire difficile, un voyage à l’étranger… mais qui plus est, devant la pression des serviteurs se révoltent et les tuent…dans la plus flagrante indifférence… !

Nous arrivons au centre de la parabole : que veut bien nous faire saisir Jésus ?

Reportons-nous aux verset précédant cet épisode, terminant la parabole des vignerons assassins : « en    entendant ces paroles, les grands-prêtres et les pharisiens comprirent que c’était d’eux qu’il parlait ; ils cherchaient à l’arrêter mais ils eurent peur des foules car elles le tenaient pour un prophète « .

Dans la parabole de ce dimanche, nous nous retrouvons dans le même climat hostile, violent, où la parole de Jésus est refusée ; et ce que les petits, les publicains comprennent de son enseignement …les pharisiens, les grands-prêtres le réfutent !

La salle du festin, après le refus, va-t-elle rester vide ? La joie du banquet nuptial va-t-elle disparaitre ? Or ce Royaume que Dieu offrait n’est-il pas une communauté joyeuse et définitive de tous les hommes qu’ Il a créés (T.O.B.)

Que penser alors de ces invités ? Pourquoi ne tiennent-ils pas compte de l’invitation reçue ? Ne ressemblent-ils pas à ces personnes que le Pape François cite dans son encyclique : Tutti  Fratelli ? «  Ils vivent de ressentiments, ne se privent pas de violences verbales sur les réseaux sociaux , considèrent les migrants comme indignes d’être accueillis, propagent l’inégalité entre hommes et femmes jusqu’à devenir des meurtriers ».

Non, la salle du festin ne va pas rester vide… Voici le Roi qui se tourne vers les gens de la rue, les bons et les mauvais, ceux que l’on méprise ou qu’on ne regarde pas. Les voici qui vont pénétrer dans la salle nuptiale et participer à la joie du Royaume ! Mais toutefois à une condition : revêtir le vêtement de noce !

N’est-ce pas ce que le Seigneur nous rappelle aujourd’hui ? Le vêtement de noce, nous l’avons revêtu avec le Baptême nous sommes alors entrés dans ce Royaume et nous voilà investis de la mission de l’Eglise ! Et quelle est cette mission pour nous aujourd’hui ?

Elle nous est fortement rappelée par le Pape François qui nous exhorte à laisser de côté toutes les différences de races, et face à la souffrance que nous côtoyons à devenir proche de toute personne, l’antithèse des invités de la noce !

Faisons nôtre ce que le Pape appelle  « l’amitié sociale qui peut se développer au sein d’une communauté et elle devient la condition de la possibilité d’une ouverture universelle vraie, combattant celle des invités.

Prions le Seigneur ! que nous puissions répondre à cet appel de notre Pape François en cherchant à créer un climat de joie, partout où nous sommes, en rendant visible et vraie une fraternité universelle authentique, pour qu’en chacun de nous coule le fleuve de l’amour fraternel.

Soeur Monique Wagner op