Le récit du « jeune homme riche »est bien connu.

Dès le début du récit, je suis dans l’admiration de ce personnage qui vient vers Jésus en courant. IL est pressé de le rencontrer, de pouvoir lui parler. Le texte nous dit qu’il tombe même à genou devant lui. Il n’a pas honte de reconnaitre sa petitesse devant le maître.

Et il pose la question qui brûlait dans son cœur « Maître que dois-je faire pour avoir la vie éternelle? Jésus lui rappelle qu’il n’y a que Dieu qui est bon. Il ne veut pas prendre la place de son père.

La réponse a dû surprendre ce jeune. Tout ce que Jésus lui a dit il l’a déjà fait. Sa vie est conforme à la loi, à la religion, aux préceptes qu’on lui a appris depuis qu’il est petit. Que peut-il faire de plus? …

Jésus reconnait que sa réponse est cohérente. Qu’il a essayé de mettre en pratique ce que les commandements prescrivent, et « Jésus posa son regard sur lui et l’aima ». Quel bouleversement ce regard a dit produire en lui. Un regard de tendresse, un regard qui ne juge pas. Je pense que ce regard que Jésus pose sur lui est un regard qui admire la démarche sincère de ce jeune qui veut aller plus loin.

Mais voilà, je passe du regard d’admiration face à ce jeune homme au regard de jugement. La seule chose que Jésus lui demande, il n’est pas capable de la  donner… et il est dit qu’il part tout triste.

De la joie de la rencontre, nous passons à la tristesse du départ. Il n’est pas prêt à tout donner. Jésus demande la radicalité dans son choix.

Je ne peux pas m’empêcher de penser que cette rencontre portera des fruits. Nous ne le savons pas, mais j’aime penser que ce regard, que Jésus a posé sur lui, à laissé des traces, des questionnements, de désirs de s’engager…

Peut-être que je souhaite que cette histoire  finisse comme cela. Parce que derrière cette image du jeune homme riche, c’est l’histoire de chacun de nous qui se joue. Jésus pose son regard et nous aime. Pour le jeune homme riche comme pour nous, il nous demande de lui faire confiance et de lui répondre en radicalité. Mais il attend aussi que nous soyons prêts.

Le discernement demande du temps. Ceux que nous sommes au plus profond de nous, se révèle peu à peu.  La radicalité, la confiance que Jésus nous demande, nous pouvons la lui donner si nous travaillons dans le dépouillement de tout ce qui nous encombre : matériellement ou spirituellement.

Laissons-nous nous envahir par ce regard d’amour que Jésus pose sur nous et notre réponse viendra quand nous ne l’attendons pas.

                                               Sr. Amanda MANCIPE