Une préoccupation habite le cœur des disciples. Elle se traduit par la question de savoir « Qui est le plus grand ?» Cette interrogation a déclenché une dispute entre les disciples. Jésus leur annonce qu’il devra souffrir et mourir. L’attitude des disciples est bien étrange ! Ils restent silencieux devant l’annonce que Jésus vient de leur faire. Au lieu de chercher comment faire pour accompagner le Christ sur ce chemin d’humilité et d’abandon total à Dieu son Père, les disciples se laissent animer par l’esprit de grandeur, la volonté manifeste d’être grand et la préséance. Ils ne se préoccupent absolument pas de Jésus et de ce qu’il va vivre de la part des hommes. Jésus est totalement exclu de leur questionnement. Leur préoccupation ne concerne que le groupe restreint des douze. C’est un grand décalage des valeurs qui nait entre le Maître et ses disciples qui ne comprennent pas ce qu’il essaie de leur dire. De ce fait, posons-nous cette question : les disciples avaient-ils réellement compris le sens de leur mission à la suite du christ ? Cette question est ouverte et nous est aussi adressée. Jésus sachant ce qui s’est passé entre ses disciples, ne se décourage pas. Une fois de plus, il les appelle pour un nouvel enseignement. Il commence par leur dire « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous ». Jésus est un bon pédagogue. Alors, pour que ses disciples puissent comprendre son enseignement, il place un enfant au milieu d’eux. Les disciples, sûrement au fond d’eux même se posaient la question sur la présence de cet enfant. « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. » Jésus s’identifie à celui qui est sans statut et sans pouvoir : un enfant. A travers cette image, Jésus nous donne les conditions pour nous mettre à sa suite en vérité : humilité dans l’accueil d’un enfant par lequel lui-même et son Père sont accueillis. Comme l’enfant qui dépend totalement de ses parents, nous devons prendre conscience que nous recevons tout de Dieu en qui notre vie trouve toute sa raison d’être.
Donnons à Dieu toute la place qui lui revient dans notre vie et soyons toujours dans une attitude d’accueil. A l’image de l’enfant, petit, faible et vulnérable, sachons-nous faire tout petit et abandonnons-nous à Dieu dans la confiance comme un petit enfant contre sa mère.
Sœur Patricia YAMEOGO