Effervescence ce matin dans le jardin du 310 rue de Vaugirard Paris : une grande nouvelle « on a découvert un nid d’oiseaux ».
Celles qui sont devenues amoureuses du jardin laissent jaillir leurs commentaires et au fur et à mesure que passent les heures je reviens sur ce fait. Enfin la nature a recouvré ses droits, ou du moins commencé à retrouver sa souveraineté.
Voici ce qu’il m’a inspiré en partage.
Revenons quelques années en arrière, le 310 de la rue de Vaugirard occupe les esprits des soeurs responsables de la Province de France on va selon nos objectifs donner une nouvelle vie à ces lieux, pour l’atteindre il y a un passage obligé, au dire des experts « Il faut tout démolir ».
Mais qu’en est-il du jardin ?
L’espace jardin doit servir à la reconstruction et les rosiers ont été détruits tout a été déplacé pour que l’ensemble des éléments nécessaires aux travaux trouvent place, jusqu’à l’immense grue exigeant elle aussi son périmètre. Enfin on ne voyait plus la terre simplement en quelques endroits de la boue et ce n’était qu’amoncellement de toutes sortes de matériaux ou de ferraille en vue de la construction, une vraie jungle de chantier, un vrai chantier quoi.
Passent les années et si la construction s’achève, elle est magnifique, le jardin lui est dans un état déplorable il n’y a pas la moindre pousse d’herbe seuls ont résisté les arbres qu’on avait très bien protégés…
Et en image
Alors les jardiniers se sont mis au travail, tout a été nettoyé, la terre est réapparue et de la bonne terre a été apportée et voilà que peu à peu la nature se trouve à l’aise dans ce jardin du 310. On voit de la pelouse, pas une pelouse synthétique, de l’herbe verte qui se transforme en une vraie petite prairie avec ses fleurs et ses herbes sauvages.
Mais il manquait quelque chose malgré ce qui était planté ; il manquait au jardinier (et aussi à nous ?) les habitants du jardin.
Quelques étapes étaient obligatoires à en croire le jardinier. Sous le sol, il lui faut retrouver les vers de terre pour que la vie puisse revenir dans ce jardin. On a donc procédé à tout ce qui est nécessaire pour que cela soit. O miracle le résultat est là, la terre se trouve aérée maintenant par des lombrics qui mettront toute une variété de racines à l’aise pour faire jaillir : légumes, fruits ou fleurs.
Autre point, sur la terre il faut aussi des insectes au service des plantes mais ne faudrait-il pas aussi des oiseaux ?. Ici la nature est maîtresse.
Passe une année, on a vu des fleurs et durant la seconde des papillons ont visité les lieux, même peu nombreux les papillons, blancs et bleus sont là ils mettent de l’animation et visitent les fleurs. Quant aux oiseaux ils passent mais ne font pas encore leur demeure dans le jardin alors on met des petites nichées, les premières années, elles n’ont aucun succès.
Mais je peux vous dire, cette année 2025 nous avons vu des mésanges prendre possession des lieux et dans le splendide rosier rouge, s’est caché, le nid du Merle et ça c’est la grande joie de tous !
Notre jardin est redevenu un lieu habitable et un lieu habité par tous les oiseaux qui veulent y venir et charmer nos oreilles de leur concert….
Libres propos pour partager un peu plus loin pour qui suit le feuilleton de l’A 69
De cette expérience une petite lumière m’a traversé l’esprit. Il me faut préciser que je suis native d’une ville qui a fait la une des journaux et même de la télé : la construction en cours de l’autoroute A 69 qui devrait rejoindre Toulouse a une petite ville, Castres.
Castres est en manque de communications et de sécurité routière, et pour y remédier depuis des décennies on cherche une solution, l’A 69 ?
Pour la construire il y a tout un bouleversement de la nature et certains animaux vont s’en trouver dérangés. Et ceci est insurmontable ? Ici, l’exemple vigoureux de ce petit jardin du 310 m’éclaire : la nature et ses protégés seraient-ils moins forts pour se réorganiser après cette construction en Occitanie qu’à Paris ? Les spécialistes en nature moins capables que nos volontaires au jardin ?
Et encore, je lisais dernièrement que des scientifiques passionnés étaient capables de faire revenir à la surface de la terre des mammouths. Faire confiance à la science, aujourd’hui si elle permet de faire revenir des espèces perdues combien plus elle est capable de réimplanter des espèces qui sont encore là au cas où elles souffriraient trop des travaux des humains.
N’y a-t-il pas à trouver un juste équilibre entre le nécessaire développement et capacités humaines, la sécurité et le bien-être des personnes, le respect de la nature et de ses habitants. Tout être humain n’aspire-t-il pas au développement pour un mieux-être et à s’investir dans des projets ? Leur réalisation ne va pas toujours en ligne ascendante elle passe souvent par un ou des moments difficiles voire de mort qui ouvrent à une vie nouvelle.
La nature demeure une vraie maîtresse même si parfois elle nous fait souffrir comme nous aussi pouvons lui faire du tort.
Paris mai 2025
Monique Colrat op