Le samedi 24 mai, au couvent Saint-Jacques à Paris, les frères des couvents de l’Annonciation et de Saint-Jacques, les sœurs dominicaines de diverses congrégations ainsi que les laïcs dominicains se sont réunis à midi pour célébrer la translation des reliques de Saint Dominique, un événement survenu le 24 mai 1233. Comme le veut la tradition, la messe a été présidée par un franciscain. Cette année, c’est le frère Michel Laoux, OFM, ancien ministre de la province France-Belgique, qui a célébré la messe.
La célébration a été suivie d’un déjeuner dans le réfectoire récemment restauré du couvent. Ce fut l’occasion non seulement de savourer une cuisine délicieuse, mais aussi de profiter de ce lieu chaleureux et chargé d’histoire, propice aux échanges et aux retrouvailles
Rappel historique
Dominique est mort le 6 août 1221 à Bologne, en Italie, dans le couvent qu’il avait luimême fondé. Il fut d’abord inhumé dans le chœur de l’église. Après sa mort, comme l’explique le frère Marc-Antoine Bêchétoille : « il y a eu de nombreuses modifications du couvent dues à l’accroissement important du nombre de frères à l’époque ». Le chœur, où reposait la tombe de saint Dominique, a alors été détruit pour permettre la construction d’un édifice plus vaste. Dans cette nouvelle configuration, sa tombe se retrouvait à l’extérieur de l’église.
Pourquoi cette translation est-elle importante ?
Cette translation revêt une grande importance pour la famille dominicaine, et ce, pour plusieurs raisons.
Par respect
Saint Dominique a vécu dans une pauvreté choisie et rigoureuse. Une sépulture trop ostentatoire aurait été en contradiction avec l’humilité de sa vie. Cependant, malgré sa modestie, ses contemporains ont estimé qu’il n’était pas respectueux de laisser sa tombe 42 exposée aux intempéries. La translation a donc permis de placer à nouveau ses reliques à l’intérieur de l’église — devenue depuis la basilique San Domenico.
En vue de la canonisation
Il est intéressant de noter que c’est le pape Grégoire IX qui semble avoir initié cette translation, dans une perspective bien précise : elle constitue en effet la première étape du procès de canonisation de Dominique. Ce processus aboutira l’année suivante, le 3 juillet 1234, lorsque Grégoire IX proclamera sa sainteté.
Ainsi, réunis comme une seule famille, nous avons fait mémoire de notre père saint Dominique et renouvelé notre mission : être des hommes et des femmes qui, par leur vie et leur parole, annoncent la Parole de Dieu.
Sr. María Esperanza OLARTE