Ô bienheureuse lumière qui, lors de la naissance de l’enfant Jésus, a brillé dans la nuit de Noël illuminant la grotte de Bethléem où, Marie, Joseph et les bergers demeurent en adoration, devant un tout petit bébé, homme et Dieu.

Les premiers à le recevoir et à le contempler furent donc ses parents Marie et Joseph, femme et homme du peuple d’Israël, de la lignée de David… Femme et homme dont la foi est tellement profonde qu’elle va les conduire à accepter de participer à « la folie de l’amour de Dieu envers l’homme », en devenant les parents du Fils du Très-Haut « pour le Salut de l’humanité »… Dans les bras de Marie, sa mère, cet enfant est à la fois, et paradoxalement, petit bout d’homme en devenir extrêmement vulnérable, et en même temps Fils de Dieu et Dieu lui-même. Ce Mystère Dieu le Père, dans l’Esprit, nous invite à le contempler dans une crèche sans or ou argent ni couleurs royales!

Comme lors de la messe de Noël, Dieu nous invite à mettre nos pas dans ceux des bergers, les premiers auxquels les anges ont annoncé la Bonne Nouvelle ; ils les ont invités à « suivre avec eux l’étoile » afin de découvrir le lieu de naissance du Messie, notre Sauveur. Après Marie et Joseph c’est aux tout petits de ce monde, aux plus humbles, aux anawims (petits de Yahvé en hébreu) que Dieu se dévoile… Plus encore ce sont des bergers qui, avant toute autre personne, vont rencontrer l’enfant Dieu. La société du moment ne les considère pourtant pas comme de grands fervents ni comme de réels ‘observants de la Loi’, ce ne sont ni des purs, ni des parfaits! Dieu lui-même a choisi de venir dans la fragilité d’un bébé, comme un anawim. C’est dans cette fragilité et cet amour que Dieu se laisse toucher, aimer, découvrir. Quel message!  C’est bien dans l’humilité, la simplicité et l’amour que le Royaume de Dieu advient. Ce n’est pas chez les riches, les puissants, ni chez les personnes que la société considère, que le Verbe a choisi de prendre chair ; c’est au contraire chez de simples personnes du peuple de Dieu. La longue nuit est terminée, une lumière d’espérance brille, Jésus le Christ est né.

Aujourd’hui l’Eglise vient célébrer et fêter l’Epiphanie. Non seulement, par Marie, Joseph et les bergers Dieu s’est révélé aux femmes et aux hommes de son peuple mais, de nouveau, d’autres hommes sont invités à suivre l’étoile pour connaitre l’enfant Dieu. Cette fois ce sont des personnes riches, des hommes d’une grande sagesse, ils ont reçu l’appel à l’autre bout de la terre, car Jésus est venu sauver tous les hommes. Ce sont des païens! La tradition de l’Eglise les appelle ‘Mages’ ils sont trois: Gaspard, Melchior et Balthazar. Malgré leur science, ils ont besoin de s’adresser aux Juifs et à Hérode pour savoir où se trouve Jésus, cela souligne peut-être l’interdépendance des hommes entre eux et des nations entre elles. Arrivés à la crèche ils découvrent le Messie, le Roi des rois, un bébé dans sa plus grande fragilité. Ce sont des étrangers que les juifs appellent ‘païens’ parce qu’ils ne partagent pas la même foi ni ne respectent la même Loi. Malgré cela, après les bergers, ils vont être les premiers appelés à aller rencontrer le Prince de la Paix. Leur route a été longue, mais le désir de connaitre Jésus était le plus fort. Ce sont eux qui, les premiers, reconnaitront pleinement ce bébé comme Dieu et Roi.

Par la naissance de Jésus, Fils de Dieu, le Salut est entré dans le monde, cet enfant est vraiment notre Sauveur, par sa lumière divine s’éloignent les ténèbres. En ce temps de Noël, lorsque notre regard se porte sur une crèche, comment ne pas être en admiration et contemplation ! Le Salut, la Lumière, l’Espérance brillent en notre monde parce que Marie, Joseph, mais aussi les bergers et les Mages guidés par l’étoile, ont su reconnaitre en ce petit bébé un homme….mais surtout leur Dieu. Malgré cela le monde continue de vivre un rythme effréné de domination, de violence, de non reconnaissance des plus humbles. Tout au long de notre Histoire, cela n’a pas changé!  Dans l’évangile proposé aujourd’hui, avec leurs présents, chaque mage exprime à sa façon les dimensions qu’il reconnait dans cet enfant; mais remarquons surtout que, malgré leur rang, ils acceptent d’effectuer une humble démarche : ils se mettent en route pour parcourir un bout de chemin sous la guidance de l’étoile, pour venir rencontrer cet enfant, le découvrir, le connaitre, s’agenouiller, se prosterner devant Lui et l’adorer. L’Epiphanie, vécue par les Mages réaffirme la portée universelle du message Evangélique, il ouvre une nouvelle dimension: Le Salut est offert à tout homme, à chacun de se laisser interpeller par cette Bonne Nouvelle. La Lumière luit dans le monde mais, comme nous le dit l’Evangéliste Jean, celui-ci ne l’a pas reconnue, L’Epiphanie en est le parfait exemple : seules quelques personnes ont accepté de se mettre en route pour aller à la rencontre de l’étoile, à la rencontre du Messie. Avec pudeur, dignité et majesté les mages viennent nous rappeler la rencontre qu’ils ont faite dans l’Epiphanie du Seigneur. Mais, ne l’oublions jamais… Toute rencontre ‘Epiphanique ‘ vécue, comble notre cœur de son amour, de son espérance et de sa paix. Comme ce fut le cas pour les mages qui suivirent Jésus, quelque chose de notre vie est illuminée et invitée à prendre un autre chemin: celui de la conversion de notre cœur.

Sr Pascale Moisy

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