« Fils de Timée », un presqu’anonyme, même pas un nom à soi, juste être fils de son père. Un aveugle, un marginal du monde des voyants. Un mendiant , un exclu de la société…. Un improductif, un parasite.  Une posture assise tandis que les autres marchent sur la route en suivant Jésus. Voilà campé notre homme.

Tout ce monde qui sort de Jéricho fait du bruit et Bartimée , s’il ne voit pas, entend bien et le nom de Jésus ne lui est pas inconnu. Il se met à crier, un cri déchirant, un appel à la vie, une supplication venue du tréfond de son être. Il implore la pitié du « Fils de David ». On l’a déjà trop fait taire pour qu’il obtempère cette fois-ci !

Et Jésus le fait appeler. L’aveugle abandonne son manteau, il ne l’oublie pas, non, il s’en sépare volontairement comme du vieil homme qu’il était. Il bondit, il court. Pour un aveugle, vous avouerez que c’est un petit exploit !

Après l’avoir rabroué pour le faire taire quand il n’était rien, ceux qui suivent Jésus adoptent une autre stratégie. Auraient-ils compris quelque chose ? Souhaitent-ils satisfaire le Maître ? Voilà un encouragement à se lever au nom de la confiance pour répondre à l’appel de Jésus.

« Fais que je retrouve la vue ! » A cet élan viscéral qui propulse Bartimée vers Lui, Jésus reconnaît un authentique acte de foi et le fait savoir : « Va, ta foi t’a sauvé…. ».   Alors Bartimée suit Jésus sur le chemin. Jésus lui a ouvert un espace, un passage vers plus de vie. La vie d’une créature nouvelle parce que sauvée

Sœur Françoise-Chantal Lelimouzin