Dans l’Évangile selon Saint Jean, l’épisode montrant Jésus chassant les vendeurs du Temple se situe au début de la vie publique de Jésus, annonciateur de sa vie, sa mort et sa Résurrection dans l’image de ce sanctuaire détruit et relevé en trois jours.

Jésus arrive à Jérusalem et se rend au Temple. La fête de Pâques est proche, et tout est prêt pour la fête. Il trouve là des marchands d’animaux et des changeurs de monnaie occupés à leur commerce. Indigné, Jésus ne parle pas, mais il agit. Avec un fouet il chasse bêtes et vendeurs et demande aux marchands de colombes ; « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire, de la maison de mon Père une maison de commerce ».

Les disciples assistent à la scène, sans doute perplexes et inquiets du geste de leur maître. Mais se rappelant un verset du Psaume 69 « L’amour de ta maison m’a perdu, on t’insulte et l’insulte retombe sur moi » ils réalisent que Jésus agit dans la ligne du message des prophètes.

Des Juifs, pèlerins ou habitués du Temple, interpellent Jésus lui demandant de quel droit il agit ainsi. Ils lui demandent un signe pour justifier sa conduite car le rappel à ne pas transformer le Temple, « maison de son Père » en maison de commerce ne leur suffit pas. Mais la réponse de Jésus « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverais ! » ne va pas les éclairer. Les disciples eux-mêmes, comme nous, ne comprendront la signification de cette réponse qu’après la Résurrection.

Et l’évangéliste explique : parlant du Temple Jésus parlait du sanctuaire de son corps. C’est lui, Jésus, qui est maintenant le vrai Temple que nous avons détruit en le crucifiant et qui sera relevé par sa Résurrection d’entre les morts. Jésus annonçait déjà, de manière voilée, sa mort et sa résurrection le 3ème jour. Les disciples avaient gardé en mémoire cette parole mystérieuse qui renforcera leur foi quand, après la Résurrection, ils se rappelleront « ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite ».

Dans nos vies aussi, il y a parfois des paroles, des événements qui nous surprennent, dont nous ne voyons pas immédiatement le sens : gardons-les en mémoire, car peut-être un jour cela s’éclairera.

Dans l’Évangile de St-Jean cet épisode des vendeurs chassés du Temple ne semble pas avoir eu de conséquence. Jésus continue sa mission. Beaucoup crurent en son nom à la vue des signes, mais Jésus ne se fiait pas à eux parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même en effet connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

Seigneur tu me sondes, tu me connais… viens en aide à mon peu de foi.

Sr Françoise Romatif