VILLA SAINT JOSEPH plage de Keraude

Tout le monde la connait, elle fait partie du paysage de la plage d’Orange.

Cette grande villa beige au faitage crénelé et sa tour avec son toit à pentes est caractéristique.
Quand on s’approche on voit son nom inscrit sur la façade : « Villa Saint Joseph ».

Certains anciens saint pierrois l’appelaient « le sanatorium ».

Elle ne s’est pas toujours appelée ainsi. Son nom à l’origine était « Villa du point du jour ».

Les promeneurs passent devant et n’osent pas entrer. Pourtant il s’agit d’un lieu d’accueil tenu par les sœurs dominicaines de la présentation, et d’un hébergement (25 chambres). Une petite chapelle s’y trouve également. Et le tout dans un grand pare fleuri clos de murs en pierres.

LA LEGENDE & LA CONSTRUCTION DE LA MAISON

Son histoire débute en 1831, et pourtant la maison n’existe pas, mais une « légende » dit qu’un jour dans le fond de la propriété on trouva un petit enfant bien habillé et avec lui un mot disant que l’on subviendrait a ses besoins a condition de ne pas chercher qui il était. En 1882 M Achille TARRIN, né en 1826 à Paris, a acheté un premier terrain de 1674m² aux héritiers de la succession LE BIDOLEC et y a fait construire la première villa, il s’agit de la partie centrale du bâtiment. Puis M TARRIN a poursuivi ces acquisitions, en août 12388 il achète une parcelle contiguë de 745m² au capitaine JOURDAN, et en octobre de la même année une autre parcelle de 1253m² M LAURENT capitaine au cabotage, constituant ainsi une grande propriété de 672m².

Après la construction de la première maison, une première aile est ajoutée en 1895, celle située a droite, puis en 1905 la seconde aile & gauche est rajoutée, ainsi que la tour. La construction a été assurée par l’entreprise des frères JAMET . Cette entreprise a également construit la villa « Les Tourelles » qui se trouve a cette de la villa Saint Joseph, mais également le « château TURPAULT », ainsi que l’iabbaye Saint Michel de Kergonan a Plouharnel.

M TARRIN décédé en 1911 & Nice, mais se fait enterrer a Saint Pierre Quiberon.

QUI ETAIT ACHILLE TARRIN ?

M Achille TARRIN était économe de 2ére classe au lycée de Rouen quand il a fait l’acquisition de sa propriété saint pierroise. II avait fait toute sa carrière dans les lycées de France et d’Algérie. En effet après avoir débuté sa carrière au lycée impérial Louis Le Grand a Paris, il fut ensuite nommé & Chambéry, puis Albi, Alger (ou il resta 4 ans), Nantes (ou if rencontra et épousa Pauline MOREL) et enfin  Rouen ou il fit valoir ses droits a pension a l’âge de 52 ans. Mais pourquoi quitter une fonction ou il état reconnu (nommé officier d’académie en 1876). Il se trouve qu’il devint a cette date un des héritiers de Mme DELAMOTTE qui était sa tante.

Or Mme DELAMOTTE avait hérité de la propriété ayant appartenu a la princesse de Lamballe située après le Trocadéro sur la commune de Passy. Cette propriété fut vendue en 1890 au prix de 1 840 OOOF de l’époque (soit environ 4,4M€ actuels) ce qui justifie le départ en retraite de M TARRIN, celui-ci devenant « un rentier ». Cette villa se trouvait dans le quartier du point du jour a Paris, faut-il y voir l’origine du nom de la villa, ou simplement se contenter de la position orientale de la maison (face à l’est). Son épouse Mme Pauline MOREL, plus jeune de 23 ans que son mari, décéda le 26 février 1913 et fut entervée a Saint Pierre. Par testament elle léguait au département du Morbihan sa villa « le point du jour », et une Somme de 200 000F a charge pour le département d’y construire une maison de santé ou de convalescence pour femmes de 18 à 35 ans, bretonnes de préférence, a l’exception de celles atteintes de la tuberculose ou de maladies contagieuses. Une des conditions essentielle de ce testament est que cette maison soit tenue par des religieuses. Afin d’assurer l’entretien de cette maison, une somme de 230 000F est également léguée, et le souhait exprimée par Mme TARRIN est que le nom de la maison soit FONDATION TARRIN.

ET APRES

La villa fut proposé a la mairie de Saint Pierre qui la refusa. Ensuite elle fut proposé a l’évêque, puis a diverses congrégations, qui refusèrent tous. Dans ces années la (1930 environ) la communauté des sécures de charité présentation de la Sainte Vierge de Tours avait des antennes & Nantes et Angers, ainsi que des écoles. Le site de Saint Pierre était intéressant pour la tenue de colonie de vacances, en ce temps la on parlait d’un mois de colonies. En 1934, les premières sœurs arrivèrent. Dés le début il fut décidé qu’il n’y aurait que 3 sœurs pour s’occuper de l‘établissement, le site n’était pas assez grand pour l’établissement d’une communauté. A l’époque la maison était en mauvais état, mais la propriété était vaste et surtout en contact direct avec la mer. A l’origine la maison accueillait une quinzaine de saint paroisses ou leur était enseigné les travaux de couture. A partir de 1936 les sœurs accueillirent les premiers enfant en colonies de vacances en été. Les colonies durèrent jusqu’en 1983 Pendant la seconde guerre mondiale, fa villa fut réquisitionnée et accueillit des réfugiés

UNE ECOLE RELIGIEUSE

En 1948, l’abbé LE BOUAR fut nommé curé de la paroisse de Saint Pierre. L’évêque demanda a l’abbé de faire le nécessaire pour ouvrir rapidement une école religieuse de garçons. Mais malgré la possession d’un terrain & Keraude offert par un généreux donateur, les moyens manquaient pour la construction d’une école. Apres avoir un peu réfléchi « et beaucoup prié » Saint Joseph vint a son secours en lui suggérant d’installer une école provisoire dans la colonie de vacances des sœurs située villa Saint Joseph. Encore fallait il obtenir les autorisations (Saint Joseph ne fait pas tout…) La sœur Henri Bernard supérieure de la villa donna son autorisation mais il fallait obtenir celle de la supérieure de la congrégation a Tours, qui, après déplacement a Tours siège de la congrégation, donna son aval. L’abbé THOMAS inspecteur des écoles libres, après avoir visité les lieux, indiqua que cela « pouvait se faire », puis au regard des difficultés financières que « cela devait se faire ».

Ensuite, estimation des travaux par l’entreprise BROSOLO de Quiberon, puis réalisation de tables et chaises par M LE RAY menuisier a Saint Pierre. Restait les enseignants. Mais la direction de l’enseignement libre indiqua qu’il n’était pas possible de fournir un directeur. Aussitôt l’abbé LE BOUAR (accompagné de Saint Joseph…) alla voir l’Evêque pour qu’il intercède auprès des autorités scolaires. Une solution un peu « bancale » fut trouvé, on affecta un séminariste avec ses 2 baccalauréats pour assurer l’enseignement.

Et c’est ainsi que après un mois d’affichage et une visite assez bienveillante de Mr l’inspecteur primaire (car disons le « si tout est strictement en réglé du point de vue légal, le local manque un peu du chic, du confort de la lumière que l’on donne aux constructions scolytes du jour! » ) L’école a été ouverte ce matin 21 septembre 1952 par Mr l’abbé Bernard JUHEL de Marzan, ter directeur. « Vous n’aurez personne..  » Le début est plus que consolant, il est fort encourageant : 20 élèves exactement.

Et déjà je me demande « comment vais-je me débrouiller l’année prochaine mais je confie mes 20 gosses et ceux qui les suivront a St Joseph qui les abrite, et St Pierre qui les protégé. Dieu y pourvoira » ainsi que l’écrivait l’abbé dans son rapport. On trouve encore la trace des pissotiéres le long du mur en pierre séparant les 2 parties de la propriété. En 1960 il y avait 2 classes et un préau.

Après l’accueil des colonies de vacances, la maison est devenu une maison de repos pour religieuses, avec ouverture aux activités municipales. Depuis 1990 la maison est devenue le centre d’hébergement actuel. La maison est tenue par les sœurs Corine, Agnes et Bernadette. Elles accueillent des groupes et des individuels en pension complète.