L’Evangile de ce dimanche nous invite à croire que c’est en Jésus que nous obtenons la vraie vie. Cela suppose de croire en sa parole, et de reconnaître en lui le Seigneur de la vie. Marc réunit ici deux incidents, il insère l’un « la femme souffrante d’hémorragie » dans l’autre « la fille de Jaïre ». Les deux miracles sont saisissants et émouvants, elles traitent de circonstances grave. La femme souffre d’une maladie douloureuse et débilitante apparemment incurable ce qui l’isole de la communauté parce qu’elle est considérée comme « impure ». Au moment où Jésus la rejoint, la fille de Jaïre est déjà morte. Comme toujours, Jésus montre de la compréhension et de la délicatesse, son autorité sur la maladie et la mort est sublime. Comme remarque, notons que l’importance que Jésus donne à la foi dans les deux histoires. A la femme, Il dit « Ma fille, ta foi t’a sauvée » et à Jaïre : « ne craint pas, crois seulement » que signifie cela pour notre vie chrétienne aujourd’hui ? Cela veut dire pour nous chrétiens que la puissance du Seigneur s’exerce seulement en faveur de la foi, car bien d’autres personnes touchaient Jésus sans en recevoir un bienfait quelconque. Il en est toujours ainsi : avoir un contact avec l’Évangile, avoir des relations avec des chrétiens fidèles et même d’éminents serviteurs de Dieu, ne communique pas le salut. Seule la réception de la parole de Dieu par le cœur produit la repentance au salut. Nous sommes sauvés par la grâce, moyennant la foi (Ep 2,8), et notre délivrance est garantie. Mais s’il n’y a pas de confession ouverte, la joie du salut fera défaut. L’état de cœur détermine notre condition devant Dieu, mais le témoignage de notre vie nous justifie devant les hommes. De cela dépend notre joie. Chaque jour, au milieu de nos inquiétudes, et de nos angoisses de maladie, de mort, de témoins de l’Évangile, nous entendons le Christ nous redire : « crois seulement ». Aujourd’hui encore, abattus par la fière de notre cœur, paralysés par nos retours sur nous-même, dévitalisés par notre manque de foi, nous entendons deux mots d’espoir : « Lève-toi ». C’est la voix de Jésus qui pardonne. Et aussitôt, pour nous rendre des forces, il nous invite à sa table.

Sr Madeleine DEDOUI