Solennité de l’Ascension du Seigneur
(Ac 1, 1-11) – (Ps 46) – (He 9, 24-28 ; 10, 19-23)
Jésus-Christ monte au ciel dans la gloire
Luc 24, 46-53
De la Résurrection à l’Ascension
Nous voici quarante jours après la Résurrection de Jésus-Christ, comme le mentionne Luc dans les Actes des Apôtres (1, 1-11) : quarante jours durant lesquels Jésus a pris le temps d’expliquer la Loi, les Prophètes et les Écritures, afin de continuer à instruire ses disciples sur le Royaume de Dieu et de les affermir dans la foi.
Durant cette période, Jésus est apparu à ses disciples à plusieurs reprises, conformément aux Écritures. Il est apparu dix fois en tout : à Marie-Madeleine (Jn 20, 11-17), aux femmes revenant du tombeau (Mt 28, 8-10), aux disciples d’Emmaüs (Lc 24, 13-29), à Pierre (Lc 24, 34), aux onze apôtres (Lc 24, 36), aux disciples en présence de Thomas (Jn 20, 26-29), à sept disciples (Jn 21, 1-2), à cinq cents disciples (1 Co 15, 6), à Jacques et aux autres apôtres (1 Co 15, 7), et enfin juste avant l’Ascension (Lc 24, 50-53). Saint Jean précise qu’il y a d’autres signes que Jésus a réalisés en présence de ses disciples, mais qui ne sont pas écrits dans ce livre (Jn 20, 30).
Ces apparitions nous donnent des clés pour comprendre et approfondir le mystère de la Résurrection, tout comme elles ont aidé les disciples. À travers ces rencontres, qui ont eu lieu dans des circonstances et des lieux variés, l’Évangile nous montre la difficulté de croire et de reconnaître Jésus comme le Ressuscité. Que ce soit pour Marie-Madeleine (Jn 20, 14) ou pour les disciples d’Emmaüs (Lc 24, 16), Jésus, en bon maître, prend le temps, avec patience, d’expliquer les Écritures par ses gestes et ses paroles.
Il nous a fallu quarante jours entre le Mercredi des Cendres et Pâques pour essayer de comprendre le mystère de la Résurrection, et encore quarante jours supplémentaires entre la Résurrection et l’Ascension pour croire davantage. Ce chiffre de 40, si souvent utilisé dans les Écritures, représente le temps de l’épreuve, un temps de marche vers Dieu, un temps de conversion, un temps de foi… bref, un temps de maturité.
Jésus se sépare de ses disciples et monte au ciel
Luc 24, 50-53
Luc souligne la proximité du lieu de ce dernier rendez-vous : « Puis Jésus les emmena au dehors, jusque vers Béthanie. » Ce mouvement — sortir et marcher vers Béthanie — indique que Jésus fait un chemin avec ses disciples, après leur avoir expliqué les Écritures (Lc 24, 45).
L’Ascension se déroule de manière très simple, sans les éléments spectaculaires auxquels on pourrait s’attendre : pas de nuée, pas d’hommes en blanc, ni de voix venant du ciel. Tout est accompli et peut être compris. Jésus, levant la main, les bénit. « Et tandis qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il était emporté au ciel. »
Quelle belle scène d’adieux et de séparation ! Par cette bénédiction, Luc rejoint la tradition des grands personnages bibliques qui achèvent leur vie en bénissant ceux qui continueront : Jacob (Gn 49), Moïse (Dt 33), David (1 Ch 28-29). Jésus est emporté au ciel, vers le sein de son Père, notre Père. Bien que sa mission terrestre soit achevée, il continue à être présent au milieu de ses disciples, autrement. L’Ascension ne signifie pas un abandon, mais, au contraire, une proximité plus profonde et une présence active dans l’Esprit Saint.
Le temps de la mission
La réponse des disciples à la bénédiction de Jésus est magnifique : « Ils se prosternèrent devant lui. » Ce n’est pas simplement devant une autre personne, mais devant le Ressuscité qui, désormais, entre dans la gloire du Père. Par cette bénédiction, ils retournent à Jérusalem « pleins de joie » (Lc 24, 52).
Quel paradoxe ! Ils viennent de se séparer de leur Maître, de leur ami, et pourtant ils ne sont pas tristes, mais remplis de joie. Les disciples forment désormais une communauté qui « adore, chante et loue Dieu sans cesse dans le temple ». La vie de chacun d’eux prend un nouvel élan : c’est le temps de la mission. Comme le dit Marc : « Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient » (Mc 16, 20).
Ainsi, l’Ascension marque non seulement l’exaltation de la majesté de Jésus, mais aussi le commencement de l’ère de l’Église, comme le précise le premier chapitre des Actes des Apôtres.
Sr Maria Esperanza Olarte, OP
Solemnidad de la Ascensión del Señor
(Hch 1, 1-11) – (Sal 46) – (Hb 9, 24-28; 10, 19-23)
Jesucristo asciende al cielo en la gloria
Lucas 24, 46-53
De la Resurrección a la Ascensión
Nos encontramos cuarenta días después de la Resurrección de Jesucristo, como menciona Lucas en los Hechos de los Apóstoles (1, 1-11): cuarenta días durante los cuales Jesús se tomó el tiempo de explicar la Ley, los Profetas y las Escrituras, con el fin de seguir instruyendo a sus discípulos sobre el Reino de Dios y fortalecerlos en la fe.
Durante este periodo, Jesús se apareció a sus discípulos en varias ocasiones, conforme a las Escrituras. Se apareció diez veces en total: a María Magdalena (Jn 20, 11-17), a las mujeres que volvían del sepulcro (Mt 28, 8-10), a los discípulos de Emaús (Lc 24, 13-29), a Pedro (Lc 24, 34), a los once apóstoles (Lc 24, 36), a los discípulos estando presente Tomás (Jn 20, 26-29), a siete discípulos (Jn 21, 1-2), a quinientos discípulos (1 Co 15, 6), a Santiago y a los demás apóstoles (1 Co 15, 7), y finalmente justo antes de la Ascensión (Lc 24, 50-53). San Juan señala que hay otros signos que Jesús realizó en presencia de sus discípulos, pero que no están escritos en este libro (Jn 20, 30).
Estas apariciones nos ofrecen claves para comprender y profundizar en el misterio de la Resurrección, del mismo modo que ayudaron a los discípulos. A través de estos encuentros, que tuvieron lugar en circunstancias y lugares diversos, el Evangelio nos muestra lo difícil que es creer y reconocer a Jesús como el Resucitado. Tanto para María Magdalena (Jn 20, 14) como para los discípulos de Emaús (Lc 24, 16), Jesús, como buen maestro, se toma su tiempo con paciencia para explicar las Escrituras mediante gestos y palabras.
Necesitamos cuarenta días entre el Miércoles de Ceniza y la Pascua para intentar comprender el misterio de la Resurrección, y otros cuarenta días entre la Resurrección y la Ascensión para creer aún más profundamente. Este número, 40, tan frecuente en las Escrituras, representa un tiempo de prueba, un tiempo de camino hacia Dios, de conversión, de fe… En definitiva, un tiempo de madurez.
Jesús se despide de sus discípulos y asciende al cielo
Lucas 24, 50-53
Lucas destaca la cercanía del lugar de este último encuentro: «Después los sacó hasta cerca de Betania». Ese movimiento —salir y caminar hacia Betania— indica que Jesús recorre un camino con sus discípulos, después de haberles explicado las Escrituras (Lc 24, 45).
La Ascensión se desarrolla de forma muy sencilla, sin los elementos espectaculares que cabría esperar: no hay nube, ni hombres vestidos de blanco, ni voz desde el cielo. Todo está cumplido y puede ser entendido. Jesús, levantando la mano, los bendice. «Y mientras los bendecía, se separó de ellos y fue llevado al cielo».
¡Qué hermosa escena de despedida y separación! Con esta bendición, Lucas se inscribe en la tradición de los grandes personajes bíblicos que concluyen su vida bendiciendo a quienes continuarán su camino: Jacob (Gn 49), Moisés (Dt 33), David (1 Cr 28-29). Jesús es elevado al cielo, al seno de su Padre, que también es nuestro Padre. Aunque su misión terrenal ha concluido, sigue estando presente entre sus discípulos, de otro modo. La Ascensión no significa abandono, sino, por el contrario, una cercanía más profunda y una presencia activa en el Espíritu Santo.
El tiempo de la misión
La respuesta de los discípulos a la bendición de Jesús es admirable: «Se postraron ante él». No se postran simplemente ante otra persona, sino ante el Resucitado que ahora entra en la gloria del Padre. Tras esta bendición, regresan a Jerusalén «llenos de alegría» (Lc 24, 52).
¡Qué paradoja! Se acaban de separar de su Maestro, de su amigo, y, sin embargo, no están tristes, sino colmados de alegría. Los discípulos forman ahora una comunidad que «adora, canta y alaba a Dios sin cesar en el templo». La vida de cada uno de ellos cobra un nuevo impulso: es el tiempo de la misión. Como dice Marcos: «Ellos, por su parte, salieron a predicar por todas partes, y el Señor cooperaba con ellos, confirmando la Palabra con los signos que la acompañaban» (Mc 16, 20).
Así, la Ascensión no solo marca la exaltación de la majestad de Jesús, sino también el inicio del tiempo de la Iglesia, como subraya el primer capítulo de los Hechos de los Apóstoles.
Hna. María Esperanza Olarte, OP