Entre la parabole du semeur , destinée aux foules, et son explication réservée aux disciples, Jésus montre pourquoi il parle en paraboles. Cette manière voilée et imaginée de présenter les choses, permet à ceux qui sont ouverts et réceptifs de saisir la pensée du Maître, tandis que les gens mal disposés et qui se ferment ne peuvent la comprendre…
Devant l’ échec apparent de sa prédication , Jésus veut faire partager à ses auditeurs l’optimisme de Dieu à l’égard de la réussite
finale de son œuvre. Le semeur, en dépit des éléments destructeurs qui semblent ruiner son espoir, continue à jeter la semence, sachant qu’une parcelle de bonne terre l’accueillera et lui fera porter un fruit abondant. A ses disciples Jésus désigne cette bonne terre: ceux qui comprennent la Parole. Son efficacité a besoin de leur obéissance, sa fécondité de leur témoignage.
Les disciples s’approchèrent de Jesús et lui dirent : » pourquoi leur parles- tu de cette manière en paraboles ?. Il leur répondit : à vous il est donné de connaître les Mystères du Royaume des cieux, mais à eux ce n’est pas donné. Celui qui a recevra encore, et il sera dans l’abondance; mais celui qui n’a rien, se fera enlever même ce qu’ il a. Si je leur parle en paraboles, c’est parce qu’ils regardent sans regarder, qu’ils écoutent sans écouter et sans comprendre. Vous donc, écoutez ce qui veut dire la parabole du semeur. Quand l’homme entend la parabole du Royaume sans la comprendre, le Mauvais survient et s’empare de ce qui est semé dans son cœur: l’homme c’est le terrain ensemencé au bord du chemin. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est l’homme qui entend la Parole et la comprend, il porte du fruit à raison de cent, ou soixante, ou trente pour un. ».
Comme les disciples au temps de Jésus, nous nous posons bien des questions. La crise dont souffre l’Eglise peut-elle être surmontée ? Tous nos efforts ne sont-ils pas vains? Une certaine indifférence générale ne va-t-elle pas triompher? C’est ici qu’il faut se replonger dans l’optimisme serein de l’Evangile. Dieu aurait-il en vain semé sa Parole au long de l’histoire? Le monde n’est il plus capable de lui offrir un terrain fécond ?Au lieu de s’enfermer dans l’égoïsme et l’orgueil, en ne comptant que sur eux-mêmes et sur leurs richesses, les hommes et les femmes, nous devons nous ouvrir à l’amour de Dieu qui nous appelle au Salut. Par notre collaboration qu’ il suscite, le Christ se consomme, atteint sa plénitude, à partir de toute créature. Comment nier que l’image de Dieu revêt un certain « style » particulier selon les époques ? Pourquoi ne serait- il réservé à notre temps de vivre d’un manière privilégiée le mystère de Dieu caché, le mystère de son silence? L’ absence de Dieu caché dans le monde, doit être accepté par le croyant dans le monde comme un festin historique permis par Dieu…
Un style plus modeste, fait d’une humble fraternité dans la faiblesse…
Sr Maria-Fabiola Velasquez