Ce dimanche, le texte qu’il nous est proposé de méditer est tiré de l’évangile selon saint Marc. Jésus est en mission avec ses disciples dans la région de Galilée (Mc 6) dans son propre pays. Il est avec les siens. Et c’est de Galilée que Jésus envoie les douze en mission, qu’Il nourrit une multitude de cinq mille hommes dans le désert, qu’Il marche sur la mer et accomplit des guérisons à Génésareth.

Bref, Jésus annonce aussi bien le Royaume de Dieu par la parole que par les actes. Arrivent des pharisiens et des scribes venus de Jérusalem. Saint Marc, prend bien soin de signaler d’où viennent ces visiteurs : Jérusalem. Pourquoi ? Jérusalem est le lieu où l’on s’oppose à Jésus, c’est de là que viennent toutes les attaques malveillantes contre Jésus et ses disciples.

Dans le texte d’évangile qu’il nous est proposé aujourd’hui, le motif de la discussion entre eux et Jésus est une question de « lavage des mains », de pratiques rituelles concernant « le pur et l’impur », de l’attachement à la tradition des Anciens. Les pharisiens, comme un certain nombre de chrétiens aujourd’hui, considéraient que le fait de rester attaché à l’observance de la tradition, permettait un meilleur accès à la sainteté, à l’amour de Dieu.

Les pharisiens et les scribes vont à la rencontre de Jésus, non pour écouter sa parole ou s’émerveiller avec la foule des miracles réalisés ; mais au contraire ils vont le voir pour le critiquer sur la manière dont Il forme ses disciples, manière qui ne correspond pas à celle de  « la tradition ». Jésus et ses disciples sont des galiléens, des gens de la province, des juifs fervents, mais ayant intégré dans leurs coutumes quelques traditions originales. Les « Purs » de Jérusalem considéraient cela comme une sorte de relâchement.

Face à la critique des pharisiens et des scribes « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas
la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. »,
Jésus donne trois réponses tout en sachant qu’Il s’adresse à trois destinataires différents à savoir pour commencer les pharisiens et les scribes, puis la foule que le suit et pour terminer ses disciples.

Pour les premiers, Jésus répond à ceux qui le critiquent en prenant appui sur l’Ecriture, en citant un passage du prophète Isaïe (29.13). Jésus dit :  Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.   Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. »  Les prophètes, dans l’Ancien Testament ont souvent critiqué les « Purs » pour leur formalisme religieux, car pour le Seigneur ce ne sont pas les gestes extérieurs qui comptent, mais la pureté du cœur. Le culte pour le culte n’a pas de valeur, mais les fruits bien fondés issus de notre cœur, oui.

Jésus, se dirige vers la foule, et fait appel à leur intelligence et raison afin qu’elle cesse d’être attachée à la Tradition considérant la forme supérieure au fond.  Puis, il continue : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien.  Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. ». Il les invite à écouter sa Parole et à se convertir.

Pour terminer, comme nous le dit l’évangéliste Marc, Jésus prend ses disciples à l’écart. Son intention n’est pas de les corriger pour ne pas s’être lavé les mains. Au contraire, il les enseigne sur le vrai sens de l’impur »: « C’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses :  inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur »

La fin de cette courte réponse de Jésus dresse une liste de douze péchés, le chiffre de la plénitude. Face à cette liste, Il leur rappelle que seul l’amour compte, qu’au jour final nous serons jugés sur l’amour, sur la charité les uns envers les autres. Frères et Sœurs, demandons au Seigneur de nous aider à purifier notre cœur afin de nous rendre plus proche, chaque jour, de Lui et des autres.

Sr. María Esperanza OLARTE-MATEUS