Un nouvel établissement pour personnes âgées

En ce 2 octobre, la Fondation Léopold Bellan inaugure son 8e établissement pour personnes âgées, à Tours.

« Malgré la crise économique profonde et sans précédent que rencontrent les Ehpad, qu’ils relèvent du secteur public ou associatif, notre Fondation poursuit son développement en mettant ses ressources humaines et financières au service du Grand Age” rappelle en préambule Bernard de Lattre, le Président, aux côtés de Matthieu LAINE, Directeur général et Enguerran LLORENS, directeur de l’établissement.

Sur le site de la Grande Bretèche, la Fondation proposera aux aînés un véritable parcours résidentiel avec :

  • un Ehpad de 65 lits, destiné aux personnes très âgées, fragilisées ou handicapées, qui subissent une perte d’autonomie importante ou souffrent d’isolement
  • une future résidence services où les aînés vivront de manière indépendante, dans un environnement sécurisé, tout en bénéficiant de services collectifs.

Ce projet a été pensé à l’origine par Sœur Véronique Margron, Prieure Provinciale de la Congrégation des Sœurs de Charité Dominicaines de la Présentation et Jean-Luc Riteau, alors Directeur général de la Fondation. Nous les remercions pour leur confiance.

Merci à nos partenaires, le Conseil départemental d’Indre-et-Loire, l’Agence régionale de santé Centre-Val de Loire, la CNSA et les actionnaires de notre foncière solidaire pour leur participation et leur soutien. Merci à Anne Désiré, conseillère municipale de la ville de Tours, pour sa présence à cet événement.

(Publié initialement sur la page Facebook de la Fondation)

Pour en savoir plus

Madame La Directrice Départementale de l’Agence Régionale de Santé
Monsieur le Député
Madame La Vice-Présidente du Conseil Départemental
Madame La Conseillère municipale de Tours
Mes Sœurs
Mesdames et Messieurs,

Je suis très heureux de vous accueillir dans ce site remarquable qu’est la Grande Bretèche, à l’occasion de l’inauguration du 8e Ehpad de la Fondation Léopold Bellan, aux côtés de Sœur Véronique Margron, Prieure Provinciale de la Congrégation des Sœurs de Charité Dominicaines de la Présentation.

Sœur Véronique et la Congrégation souhaitaient en effet construire un Ehpad et une Résidence Senior sur leur domaine. La Fondation LB a été choisie, et je voudrais à nouveau les remercier de leur confiance. Mais permettez-moi d’abord de vous présenter notre institution.

La Fondation Léopold Bellan est un acteur majeur du secteur sanitaire, social et médico-social en France. La Fondation appartient au secteur dit « Associatif », c’est-à-dire, non lucratif.

Au sein de nos 72 établissements, situés en région parisienne, dans les Hauts-de-France et en Centre-Val de Loire, 2 700 professionnels accompagnent plusieurs milliers de personnes en situation de vulnérabilité, qu’il s’agisse :

  • d’enfants et jeunes, au sein de crèches, d’IME, d’établissements pour enfants atteints de surdité, et d’établissements de la protection de l’enfance.
  • d’adultes en situation de handicap, au sein de nos Centres d’habitat, de nos Esat, de nos foyers d’accueil médicalisés
  • de personnes âgées, au sein de nos Ehpad et de nos services d’aides à domicile
  • de patients et malades, au sein d’un hôpital parisien dédié à la gériatrie et d’établissements de services de soins et de réadaptation.

La construction de ce nouvel Ehpad, à Tours, confirme la volonté de la Fondation de continuer à se développer dans ses secteurs d’activité, tout en restant fidèle à l’esprit et l’ambition de notre fondateur, Léopold Bellan.

Cet entrepreneur et philanthrope républicain a toujours considéré que la société devait accompagner chaque individu dans le plein exercice de ses droits et ce, quels que soient sa maladie, son âge ou son handicap. Il a toujours su anticiper les évolutions de la société et tenter d’apporter des réponses aux détresses, aux inquiétudes, aux souffrances de son temps.

S’il avait été notre contemporain, ce visionnaire aurait, sans nul doute, souhaité agir face à la révolution démographique que nous connaissons, au vieillissement de la population auquel nous assistons et auquel nous devons nous adapter.

En effet, dans les dix prochaines années, le nombre des Français âgés de 75 à 84 ans passera de 4 millions à 6 millions. Le nombre de personnes âgées de 85 ans ou plus, c’est-à-dire celles qui sont les plus susceptibles de perdre leur autonomie, doublera d’ici à 2040.

Nous sommes tous concernés par cette évolution, qui affectera d’autant plus les personnes les plus vulnérables Et je veux évoquer devant vous notre inquiétude face à ces perspectives.

Les pouvoirs publics nous promettent un plan « Grand Age » depuis de nombreuses années, mais celui-ci se trouve sans cesse repoussé. Il faut pourtant envisager d’urgence les conséquences de cette progression de la vieillesse en France. Il faut que les 7000 Ehpad, les résidences autonomie, les services d’aide et de soins à domicile soient en mesure de répondre à cette transformation très rapide de notre société.

Or, en ce qui concerne les Ehpad ,qu’ils relèvent du secteur public ou associatif, tous sont confrontés actuellement à une crise économique profonde et sans précédent. Les aides ponctuelles de l’Etat ne suffisent plus à combler les déficits qui se créent face à la hausse des coûts de l’énergie, des coûts salariaux ou des besoins engendrés par la plus grande dépendance des personnes accompagnées. C’est le modèle même du financement des Ehpad qui doit être repensé d’urgence…

Malgré ces difficultés, notre Fondation poursuit son développement en mettant ses ressources humaines et financières au service du Grand Age. Nous devons offrir à nos aînés des conditions de vie qui répondent à leurs demandes, en préservant leur autonomie et en respectant leurs souhaits de se sentir chez elles, y compris en « Institution ».

Nous sommes bien conscients que l’augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes entraînera un besoin croissant de services à leur égard, en matière de soins, d’aide à la personne, de soutien aux aidants…C’est pourquoi il faut créer davantage de places d’hébergement médicalisé.

Même si les seniors souhaitent rentrer le plus tard possible en Ehpad, cette solution reste incontournable pour les personnes très âgées, fragilisées ou handicapées, qui subissent une perte d’autonomie importante ou souffrent d’isolement.

Nous disposions déjà, à Tours, d’un Ehpad, au sein de la Résidence Hardouin. Elle accueille 86 résidents et propose un accompagnement spécifique pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

L’Ehpad de la Grande Bretèche, avec ses 65 lits, dont 11 places dédiées aux personnes âgées souffrant de la maladie d’Alzheimer ou apparentées, vient compléter notre présence dans cette ville.

En parallèle, nous développons des alternatives à l’hébergement en Ehpad pour les personnes les plus autonomes.

A côté de cet Ehpad, une Résidence Services pour Seniors verra le jour en 2024. Nos aînés y vivront de manière indépendante, dans un environnement sécurisé, tout en bénéficiant de services collectifs.

Ce parcours résidentiel a été à l’origine imaginé par Sœur Véronique Margron, et les sœurs de sa Congrégation. Et nous avons aujourd’hui une pensée particulière pour Jean-Luc Riteau, Directeur général de notre Fondation jusqu’à sa disparition il y a deux ans, qui a beaucoup œuvré pour ce projet qui lui tenait tant à cœur.

Pour financer cette opération d’un montant total de 13,5 M€, nous avons fait appel à l’épargne d’investisseurs solidaires, institutionnels ou personnes physiques, à travers la Foncière Solidaire Léopold Bellan. Certains d’entre eux sont présents aujourd’hui, je voudrais leur exprimer toute notre reconnaissance.

Le Conseil départemental a participé également au financement à hauteur d’1,2 M€, et la CNSA, nous a alloué une subvention de 1,5M€. Qu’ils en soient vivement remerciés.

Ce montage financier nous permet aussi de proposer des prix de journée accessibles pour les personnes âgées dont les ressources financières sont limitées. C’était le souhait des religieuses, et correspond en tout point aux valeurs de la Fondation. Cet Ehpad est ainsi entièrement habilité à l’aide sociale et les locataires de la Résidence Services pourront bénéficier des APL (Aide personnalisée au logement)

Pour terminer, je tiens à remercier chacune des autorités présentes, notamment l’ARS et le Conseil Départemental pour leur implication et le soutien qu’elles nous accordent, dans un contexte économique difficile, pour nous permettre de mener à bien ce projet au service des personnes âgées.

La Fondation Léopold Bellan est particulièrement fière de cette réalisation.

Je vous remercie.

Bernard de Lattre

Président de la Fondation Léopold Bellan

Madame, Monsieur, chères sœurs, chers amis,

Je suis très heureuse de vous accueillir ce matin dans notre maison. Cette maison est très spéciale pour ma congrégation. Elle est en effet symboliquement le lien de l’unité des plus de 30 pays où nous sommes et de toutes les sœurs à travers 4 continents. Elle est chargée de mémoires, d’histoires, de vie.

Merci donc d’y être venus aujourd’hui.

La congrégation a décidé ce projet il y a bientôt 10 ans, ici même par un vote des déléguées de tous les pays où nous sommes. Décider de la transformation de la Maison afin qu’elle puisse continuer à être ce pour quoi elle est faite : La Maison des sœurs, d’où qu’elles viennent, mais aussi celle de beaucoup d’autres, ouverte sur la cité et bien au-delà, spécialement désormais à travers l’EHPAD et la résidence senior. Ce vote fut difficile tant ce lieu nous est cher et toute mutation un risque qui mène vers l’inconnu. Le projet qui a ainsi pris corps tout au long de ces années n’en est que plus essentiel et à forte portée pour toute la congrégation. Aujourd’hui notre Maison voudrait refléter ce qui fait le cœur de notre vie religieuse : l’attention d’humanité en faveur d’autres, surtout de plus fragiles ; Modestement autant que réellement soutenir la vie de femmes et d’hommes en détresse, en précarité, en attente.

Avant toute chose je voudrais remercier de tout cœur les sœurs de la Maison. En effet depuis bientôt 10 ans elles supportent des travaux incessants pour rendre possible la construction de l’EHPAD et désormais de la résidence senior. Nous en avons profité pour donner un coup de jeune, de beauté et de modernité – en tout cas je l’espère – à toute la Bretèche. Vous le verrez avec l’écrin qu’est la nouvelle chapelle au cœur de la chapelle historique, l’espace muséographique, l’atelier de notre sculptrice, sr Marie Séraphie, ou encore la rénovation du jardin d’hiver, de l’auditorium où nous sommes, sans oublier les magnifiques nouvelles archives générales. Merci de tout cœur aux sœurs de la Maison, dont celles qui sont devenues les premières résidentes de l’EHPAD et ont consenti à ce voyage, certes court en distance, mais bien réel dans le cœur. Merci aussi aux salariés qui nous ont accompagnées dans ces transhumances et continuent de le faire.

Merci aux services de l’État, ici à Tours comme au ministère de la santé. Je salue spécialement Mme Sally Scanzi, que je retrouve aujourd’hui avec joie. Vous nous avez accompagnées durant les nombreuses étapes qu’il a fallu franchir, pour la reconnaissance de nos lits d’infirmerie en lits d’EHPAD, premiers pas vers l’EHPAD d’aujourd’hui. Sans vous rien n’aurait été possible. Merci aux services du département, ses présidents, aux élus et services de la ville dans les permis successifs que nous avons sollicités. Sans la compréhension, l’intérêt, la rigueur et le soutien de beaucoup et de nombre parmi vous ce matin, rien de tout cela n’aurait pu se faire. Ce projet, comme tout projet sans doute, est avant tout affaire de rencontres humaines. Je crois que tous, chacun à notre place, nous avons participé d’un bien commun : celui de l’inquiétude active envers des plus fragiles, afin qu’ils puissent être accueillis, accompagnés, pris en soin, dans le respect des singularités et des croyances.

Merci à nos architectes – je salue Bruno Le Moal -, artistes, maîtres d’œuvre, conseils et toutes les équipes et tous les compagnons qui ont œuvré dans cette Maison et continuent de le faire. Je ne citerai que deux noms, pardonnez-moi : Lucie notre chef d’orchestre pour tous nos chantiers ! et bien sûr Xavier Pats, conseil de la congrégation et ouvrier inlassable de l’ensemble de nos travaux.

Enfin, merci à la Fondation. Là aussi c’est une rencontre, celle avec M. Riteau qui sera décisive. Nous avons trouvé dans la Fondation et ses équipes un partenaire engagé, fiable, compétent, spécialement attentif à nos souhaits, à notre réalité, à celle de cette Maison si particulière, à nos peurs et questions, à nos désirs – dont ceux concernant nos 24 sœurs qui furent les pionnières de l’EHPAD. Nous sommes heureuses de vivre cette aventure vous, M. Lainé et toutes les équipes, au siège et ici même. J’ai pu mesurer durant ces années combien nous partagions la même passion, celle qui a guidé les pas des sœurs durant toutes leurs vies : l’attention au minuscule, celui du soin, de l’éducation, du partage, du respect, de l’écoute, du soutien, au plus près de la personne. Un minuscule majuscule, immense, celui qu’est chaque personne. Là où la dignité et l’humanité sont simplement protégées, défendues, promues. Ici dans l’Ehpad que nous avons la joie d’inaugurer aujourd’hui je suis sûre qu’ensemble nous ferons en sorte que ne puissent être piétinés ni la dignité ni le sentiment de dignité, si essentiels à l’existence pour qu’elle ait un sens. Que la reconnaissance de l’autre comme sujet, jusqu’en sa très grande précarité physique autant que cognitive, soit au cœur de la pratique ordinaire. Dans les années 60, déjà, le sociologue Erving Goffman évoquait les « profanations de la personnalité » comme autant d’atteintes à l’intimité des patients. Permettez-moi, M. Lainé, M. Llorens, Mme Barbe et vos équipes, d’attendre et d’espérer de ce lieu de vie qu’il manifeste au quotidien, dans le minuscule, selon ce qui guide la Fondation, à l‘encontre de toute profanation, une considération infinie à chacune et chacun.

Merci à vous et à tous.

Sr Véronique Margron, La Bretèche, le 2 octobre 23.

Prieure provinciale de France

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