La liturgie de ce dimanche nous dit : « …Nous voici rassemblés aujourd’hui pour commencer avec toute l’Église la célébration du Mystère Pascal, celui de la mort et de la résurrection… »

Nous sommes aujourd’hui rassemblés pour faire mémoire de cette foule qui accueille Jésus comme roi avant de souffrir sa passion.  

Souvenons-nous du récit des mages venus d’Orient dont nous parle l’évangile de Mattieu au chapitre 2 : « nous  avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui… Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère  et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.»

L’entrée de Jésus à Jérusalem est celle de la simplicité, de l’humilité. Jésus choisi de se rendre à Jérusalem monté sur un petit ânon. Il n’y pas d’étoile pour indiquer le chemin.  Il y a ce petit ânon qui ne lui appartient même pas, et qu’Il rendra à ses propriétaires, parce qu’ils auront besoin de lui. C’est ce petit ânon qui ouvrira le chemin.

Il n’y pas d’or, d’encens ni de  myrrhe, ni de rois venus d’Orient. Il y aura une foule avec des branches à la main et qui étendent leurs manteaux pour rendre hommage au Roi d’ Humilité.

Il n’y a pas de prostration devant Jésus comme les mages, mais cette foule qui marche et crie  en reconnaissant en Lui  le Roi des pauvres et des petits. Une foule qui lui offre quelque chose d’elle-même : leurs vêtements. Peut-être qu’ils ne sont pas luxueux, et nous pouvons nous demander si cela vaut la peine de mettre par terre des manteaux qui vont être piétinés par un petit ânon.

Voilà ce qui est pour moi l’invitation de Jésus pour l’accompagner dans ces jours de sa Passion qui approchent. Il souhaite recevoir quelque chose de nous-mêmes. Revivre notre Baptême et redonner aux vêtements de nos cœurs de revêtir la blancheur de la transfiguration.

Quel travail de conversion dans nos vies, pour accepter de donner à Jésus ce qui est le plus précieux à ses yeux « Nous-mêmes ». Nos pauvretés, nos recherches de sens, nos vies quelques fois cabossées, notre foi pleine de doutes mais aussi pleine d’espoir.

Marchons devant Jésus avec toutes nos sœurs et  frères de la terre qui vivent des moments difficiles à cause de la persécution, de la guerre, de la violence, de l’injustice, des catastrophes naturelles… Soyons solidaires et offrons pour eux et avec eux nos branches de  prière.

Voici un petit extrait de l’homélie de Saint Crête qui peut nous aider dans notre méditation pendant ses jours : « …C’est ainsi que nous préparons le chemin au Christ : nous n’étendrons pas des vêtements ou des rameaux inanimés, des branches d’arbre qui vont bientôt se faner, et qui ne réjouissent  le regard que peu de temps. Notre vêtement c’est sa grâce, ou plutôt c’est lui tout entier que nous avons revêtu : vous tous que le baptême à unis au Christ, vous avez revêtu le Christ. C’est nous-mêmes que nous devons, en guise de vêtements, déployer sous ses pas »

                                               Sr. Amanda Mancipe