La liturgie de ce dimanche nous offre de beaux textes d’envoi en mission.
Qui cela concerne-t-il ? quelques privilégiés ?

Non. Dieu a  choisi Amos, le bouvier, que rien ne prédisposait à se lever comme prophète. Dieu a choisi les douze, des hommes qui étaient pêcheurs, rentiers, bergers, percepteurs d’impôts. Tous, Il leur a confié une mission, Il les a envoyés. Envoyés à la rencontre de leurs frères et sœurs en humanité, à la rencontre de ceux qui ne connaissent pas Dieu. Aujourd’hui, c’est nous que Dieu envoie.
Il ne s’agit pas d’aller forcer la rencontre en assénant ce qui serait LA vérité. Il s’agit de prendre le temps pour faire un pas vers l’autre, celui qui peut être nous accueillera et acceptera l’échange, mais aussi vers celui qui refusera la discussion. Pourquoi aller vers l’autre? Pour témoigner, simplement, de la joie d’être aimé de Dieu, de l’espérance qui nous habite pour l’humanité toute entière.

Parfois nous pouvons être tentés de nous dire que l’autre irait bien mieux à la rencontre que nous… après tout,  que Dieu le choisisse et l’envoie en mission lui, il fera ça très bien!
Mais Dieu a un regard bien plus juste que le nôtre et il appelle tous les baptisés à être prophètes. Il n’y a pas besoin d’un diplôme, de grandes paroles pour témoigner de la joie de se savoir aimé. Et même si ce n’est pas toujours simple d’aller vers celui que je ne connais pas, vers celui qui m’agace, me dérange, Dieu me pousse et m’encourage… : ne t’enferme pas sur toi-même, ne fait pas de la joie ta petite joie personnelle, de ton espérance une propriété privée. Les difficultés de la vie, les épreuves peuvent aussi nous faire dire que nous ne sommes pas capables; mais au fond, l’espérance est bien là, elle demeure, et c’est de cela que nous pouvons témoigner.

En ce début d’été, temps de vacances pour beaucoup, je me demande si je vais oser la rencontre. Est-ce que je serai capable de témoigner de ce dont je suis sûre, de l’amour de Dieu pour tous les hommes? Je l’espère et je l’espère pour chacun d’entre nous.

Osons partir à la rencontre, vivons simplement, sobrement et justement, faisons de ce temps estival un temps particulier, privilégié pour nous rappeler que nous sommes « bénis et comblés des bénédictions de l’Esprit » et pour que nous fassions de ces grâces un cadeau pour tous ceux qui croiseront notre route. Apprenons aussi à reconnaitre chez l’autre tout ce qu’il a reçu et qu’il peut nous transmettre, osons ouvrir grands nos yeux sur la beauté de l’humanité qui nous entoure.

Sr Anne-Claire Tessier