L’Evangile de ce 4ème dimanche de l’Avent nous amène à voir Marie comme une coopératrice au salut du monde, sa première pensée est d’aller rendre visite à sa cousine pour l’aider. Dans son cœur et dans son corps, Marie a amené Dieu à Elisabeth. Ainsi nous sommes toutes et tous appelés à amener Dieu vers tous ceux que nous rencontrons. Deux femmes qui ont en commun leur espérance et leur maternité, surtout le fait que leur maternité les engage tout entière dans le plan de Dieu. Toutes deux témoignent dans leur chair que rien n’est impossible à Dieu ; mais différence entre les deux bébés qu’elles portent ! l’un, par miracle est le fils de Zacharie, l’autre, par miracle est le propre Fils de Dieu.

C’est pourtant Marie qui salue la première, elle la servante porteuse du serviteur ; mais dès que Elisabeth entend la voix de Marie, elle sent son enfant tressaillir dans son sein. Il n’y a là en soi, rien d’extraordinaire pour une mère qui en est à son sixième mois, mais l’Esprit Saint, qui fait irruption en elle, lui dévoile la portée symbolique de ce mouvement de l’enfant au moment même de l’arrivée de Marie. Par son cri, Elisabeth annonce que l’esprit vient de lui révéler, et son cri est une double bénédiction : « Bénie es-tu entre les femmes. Bénie le fruit de son sein ! » Elle a compris en un éclair, le temps d’un cri. Et tout de suite elle se situe à sa vraie place. Elle, l’ancienne, s’efface devant la jeune mère du Messie : « comment m’est-il donné que vienne à moi la Mère de mon Seigneur ? » Et elle ajoute ensuite, en quelque sorte : « mon enfant a compris avant moi, puisque, en moi, il a tressailli d’allégresse quand tu t’es approchée, porteuse du Messie.

Ainsi face à cette rencontre invisible de deux enfants. Jésus revêt sa mère de la dignité de reine ; Jean éveille sa mère à l’accueil du mystère des œuvres de Dieu. L’Esprit Saint a voulu que le premier dialogue sur l’espérance du monde fut celui de deux femmes enceintes, images parfaites de l’attente du bonheur. C’est d’ailleurs sur cette note de bonheur que prend fin la salutation d’Elisabeth : « Bienheureuse celle qui a cru qu’il y aurait un accomplissement pour ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! »

Tout s’accomplira selon la promesse : le Christ qui naîtra dans quelques jours, vient et il viendra. Il est déjà là dans l’humilité, il vient dans cette intimité de notre vie par l’Eucharistie, il viendra dans l’immense clarté de sa gloire. Mais parce que la foi est difficile, parce que l’espérance retombe très vite dans notre cœur, Marie aujourd’hui, vient nous visiter de la part de Dieu, pour nous redire : « Tu ne sais pas combien le Seigneur est proche ! » A nous de savoir nous étonner de ce que Dieu fait dans notre vie et de dire avec Elisabeth : « D’où me vient ce bonheur que vienne jusqu’à moi la Mère de mon Seigneur ?

Sœur Madeleine Dedoui
Communauté de la Grande Bretèche Tours